La blessure d’humiliation

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Toujours dans le cadre des blessures émotionnelles, nous allons découvrir aujourd’hui, la blessure d’humiliation.

Comme vous le savez, comme je l’ai déjà dit, les blessures viennent toutes d’un besoin qui n’a pas été comblé durant l’enfance, ou vécu, en tout cas, comme tel. Cette dernière blessure, de la série que vous pouvez retrouver sur mon site et que nous avons vues précédemment, vient d’un besoin de stabilité et de valorisation qui a pu créer cette blessure dans l’enfance. 

La blessure d’humiliation est un peu différente des quatre autres qui, peuvent agir dans la vie à des degrés différents, à certaines périodes, à 30 ans, par exemple, on va ressentir surtout une blessure d’abandon, que l’on va réussir à régler avec les expériences de la vie, les enfants notamment, mais ensuite, c’est la blessure d’injustice qui va se présenter. On retrouve ainsi les quatre blessures, fluctuantes, allant de l’une à l’autre, agissant différemment selon le contexte, qu’il soit familial, professionnel, ou, là où l’on en est de la période de sa vie, ce qui n’est pas le cas concernant la blessure d’humiliation ; elle n’apparaît pas chez tout le monde, certaines personnes n’ont pas connu ce genre de blessure.

Il faut regarder le contexte familial pour comprendre cette blessure.

Il s’agit d’un enfant qui s’est senti rabaissé, humilié, parce que critiqué en permanence, et ça, cela n’a pas lieu dans toutes les familles, c’est pourquoi cette blessure-là est différente des quatre autres qui bien souvent n’ont pas lieu dans un contexte d’humiliation et ne sont pas intentionnelles de la part des parents. 

La majorité des blessures ne sont pas exercées délibérément de la part des parents, je pense aux divorces par exemple, aux parents qui travaillent beaucoup également, des parents absents parce qu’ils sont accaparés par leur vie, mais cela ne fait pas pour autant d’eux des parents maltraitants, ce sont juste des parents absorbés par leur routine quotidienne, a contrario, lorsqu’il s’agit de rabaisser un enfant, de l’humilier, là, cela devient de la maltraitance, je n’irais pas jusqu’à dire intentionnelle, mais, quoi qu’il en soit, on ne retrouve pas, et heureusement, chez tous les parents ce genre de comportement. Parents maltraitants qui, eux-mêmes ont peut-être été maltraités, humiliés.

On retrouve dans cette blessure les enfants que l’on a infantilisés. Du style : « tu n’es pas assez grand, tu n’y arriveras pas, et ça aussi cela peut être humiliant de ne pas se sentir à la hauteur, que ce que l’on fait n’est jamais bien. 

Cela peut se ressentir au niveau du physique quand l’enfant a senti qu’il ne répondait pas aux attentes et aux critères de ses parents, que ce soit intellectuellement : « Tu n’es pas assez intelligent, tu ne fais pas des études assez brillantes ». L’enfant est toujours évalué par rapport aux autres, ou bien cela se fait ressentir au niveau de son physique. Pour certaines familles, la beauté est importante, elles ont leurs critères de beauté, les parents sont beaux et ils jugent leur enfant, ils ressentent de la gêne d’avoir cet enfant qui ne correspond pas à leurs critères physiques. L’enfant le vit comme une humiliation, il ne se sent pas beau, trop gros pour certains. Le poids pour certains parents est un critère de beauté, il faut être mince pour être beau, or, l’enfant qui est en surpoids, il va voir dans le regard de ses parents, une sorte de honte et c’est cela qui va créer ce sentiment d’humiliation. Ses parents ont honte de lui soit : parce qu’il n’a pas de bonnes notes à l’école, parce qu’il est en surpoids, parce qu’il n’entre pas dans les critères de beauté de ses parents, parce qu’il est évalué par rapport à un autre, parce qu’il a un retard peut-être, qu’il soit scolaire ou moteur. 

Tout ça va créer cette blessure d’humiliation chez un enfant !

Plus tard, ces personnes vont endosser un masque social, qui va correspondre au masochisme. Elles vont se punir elles-mêmes, se faire du mal.

C’est souvent le cas chez ces adolescents qui se scarifient ou se mettent des tatouages sur le visage. Certains vont se mettre à grossir énormément et s’habiller avec des vêtements très près du corps pour accentuer encore leur malaise, comme pour se punir en attirant le regard des autres sur ce qu’ils imaginent être des défauts.

Ce sont des personnes qui se dévalorisent constamment, avec humour très souvent à l’âge adulte, elles sont dans l’autodérision, par exemple : « moi qui suis gros, il vaut mieux m’inviter au cinéma qu’au restaurant ». Ce qui veut dire qu’elles continuent le travail de leurs parents, elles prennent le relais en quelque sorte. C’est pourquoi je mets le mot de masochisme sur ce genre de comportement d’autodérision et l’auto-maltraitance physique et morale.

On les retrouvera dans des relations toxiques, avec des partenaires qui vont les humilier, au verbal comme au physique, des partenaires qui vont les rabaisser, les infantiliser, afin de reproduire leur contexte familial, les blessures émotionnelles de leur enfance.

Ces personnes rejouent les partitions émotionnelles de leur enfance à l’âge adulte. Tout ça est inconscient bien sûr. Elles reconstruisent le contexte émotionnel qui fut le leur, parce que c’est ce qu’elles connaissent et qui représente une forme de sécurité. « Papa agissait comme ça, je recherche un partenaire, un ami, qui va symboliser cette image paternelle et jouer ce rôle pour moi parce que c’est le seul que je connaisse, l’humiliation !

Il en est de même pour toutes les blessures, le parallèle est exactement le même, mais, comme ces personnes-là ont une piètre estime d’elles-mêmes, elles vont être dans le don d’elles-mêmes. Vous voyez, la bonne copine qui vous rend constamment des services, rien ne l’arrête, elle est tout le temps-là, toujours disponible, vous n’avez pas le temps d’exprimer votre besoin, elle se propose pour vous aider, quel que soit votre besoin.

Ce sont des personnes complètement envahies par les autres, contexte qu’elles créent, envahies par la famille, lorsque les parents vieillissent, dans la famille, c’est elles qui vont prendre le rôle de soin et s’occuper d’eux, elles vont faire tout pour leurs enfants également, même quand ils sont adultes, s’ils divorcent, elles vont s’occuper des enfants, les aider au-delà de leurs limites personnelles, bref, elles sont envahies, débordées, mais elles ne disent jamais non aux autres par crainte d’être jugées, elles ont tellement peur d’être de mauvaises personnes, alors que c’est elles qui se voient comme de mauvaises personnes, c’est pourquoi elles font tout pour compenser ce côté qu’elles jugent mauvais chez elles. 

Ces personnes sont persuadées que si elles ne donnent pas le maximum aux autres, elles ne vont plus être aimées, on va voir la mauvaise personne qui est en elle. Elles n’existent qu’au travers des services qu’elles rendent aux autres, les gens les apprécient parce qu’elles rendent service, si elles arrêtaient, tout s’écroulerait !

Elles vont donc se créer des contraintes et sont sans cesse débordées, ce dont elles se plaignent d’ailleurs, ce qui veut dire que cela ne leur convient pas, mais qu’elles ne savent pas ou ne s’accordent pas le droit de dire non ! 

Ces personnes ont une sainte horreur des conflits, elles se taisent donc, et laissent les autres faire des choix pour elles.

J’ai vu des personnes habitées par la blessure d’humiliation, dont le mari décidait de tout ! Des vacances, de son choix vestimentaire, des personnes à voir ou pas, etc…Elles se mettent à la merci de l’autre pour lui faire plaisir, mais elles, elles ne se font jamais plaisir, ce qui crée beaucoup de souffrance !

Leurs croyances et leurs mots : « je n’ai jamais de temps pour moi, je dois me sacrifier pour les autres, je fais honte à mes enfants, à mon mari, à ma famille ». Ce sont leurs schémas et leurs croyances mentales.

Ce sont des personnes qui ont une peur viscérale de la liberté, comme elles ne se rendent jamais libres et au service des autres, elles ont l’impression que si elles avaient de la liberté, elles n’existeraient plus et tout leur système s’effondrerait. Elles s’en plaignent autant qu’elles redoutent de se retrouver inutiles et sans rien, car, elles ont l’habitude d’être constamment débordées, c’est ce qui justifie leur système et leurs croyances. Elles ont le sentiment d’exister qu’en ne s’occupant que des autres ! Cela donne du sens à leur vie et valorise l’image qu’elles ont d’elles-mêmes.

Je suis une bonne personne, je donne de mon temps, je prodigue des conseils, ce qui me donne l’illusion de valoriser mon image, mais comme c’est trop lourd à porter, en réalité, cela ne sert à rien !

Leurs émotions principales, c’est la honte, de la culpabilité quand il leur arrive de dire non, parce que trop débordées, mais alors, elles le disent mal, comme tout ce qui arrive quand on en peut plus, elles sont rongées ensuite par la culpabilité et le remord de ne pas l’avoir fait. J’ai connu quelqu’un qui avait pris ses vacances, qui devait partir, mais au dernier moment, sa belle-fille lui a demandé de garder les enfants, ce qui n’était pas prévu, elle s’est culpabilisée d’avoir pris ses vacances quand même, et de ne pas les avoir annulées pour garder ses petits-enfants. Elle a passé des vacances déplorables en ne pensant qu’à ça tout le temps de ses congés. Je n’aurais pas dû partir en vacances, j’aurais dû garder mes petits-enfants, je suis égoïste, etc…elle a gâché toutes ses vacances !

Son défi va être de s’écouter, d’écouter ses besoins, être moins centrée sur ceux des autres, et de les anticiper. Quand on est une maman avec une blessure d’humiliation, on va anticiper les besoins de nos enfants, et presque même les étouffer. Alors, quand ils sont petits, ils sont ravis parce qu’ils adorent être collés à nous, mais avec l’âge, cela leur devient lourd et pénible. La prise de position et de conscience que doit avoir une maman qui a une blessure d’humiliation, c’est de faire passer ses besoins avant ceux des autres, ce n’est pas d’être égoïste, c’est se donner à soi pour mieux donner aux autres, c’est ce qu’il faut comprendre !