Comment sortir de la dépendance affective
Noémie : Bonjour ! Ici, Noémie. Je suis aujourd’hui avec Cristina Marques. Bonjour Cristina !
Cristina : Bonjour Noémie ! Bonjour tout le monde !
Noémie : Bonjour ! Cristina va nous parler aujourd’hui d’un sujet qui va intéresser beaucoup de monde, c’est la dépendance affective. Cristina, juste avant, est-ce que tu peux nous dire et te présenter ?
Cristina : Oui avec grand plaisir ! Alors, je suis thérapeute spécialisée justement dans le domaine de la dépendance affective et plus spécifiquement la dépendance affective dans les relations de couple. Je suis également auteure d’un ouvrage qui s’intitule : « Confidences d’une ancienne dépendante affective. » Et il y a le deuxième qui va sortir très bientôt qui s’intitule : « Confidences d’une célibataire épanouie. »
Noémie : Tout un programme !
Cristina : Oui !
Noémie : Donc Cristina, vous l’avez compris, c’est son histoire la dépendance affective et c’est pour cela qu’elle en a fait une spécialité. Aujourd’hui, elle aide les autres sur leur chemin d’amour et d’amour de soi, justement pour sortir de ces schémas de dépendances. Et elle va nous expliquer aujourd’hui, nous donner toutes les clés pour comprendre la dépendance et surtout comment s’en libérer. Alors Cristina, qu’est-ce que c’est ou comment on sait qu’on est dépendant affectivement ?
Cristina : Alors être dépendant affectif en fait, c’est être nécessiteux vis-à-vis d’une personne bien définie. On n’est pas dépendant affectif envers tout le monde. On est dépendant envers une personne bien particulière, par exemple un amoureux, un époux. Cela peut être également un parent, un enfant.
Et là où moi, je traite vraiment la dépendance, c’est dans les relations amoureuses parce que c’est dans ces relations où on voit vraiment la dépendance dans toute sa splendeur et on est dépendant quand on réalise qu’on a peur de perdre l’autre ; qu’on est prêt à faire tout et n’importe quoi pour garder l’autre parce qu’on a peur de l’abandon, on a peur que l’autre nous quitte. C’est comme cela qu’on peut vérifier si on est dépendant affectif.
Noémie : Et quand on est dépendant affectif, on va rester, j’ai bien compris donc dans les relations d’amour puisque c’est là qu’elle se manifeste. D’ailleurs, je découvre avec toi que cela peut être ailleurs que dans les relations amoureuses.
Cristina : Oui absolument, cela se manifeste un peu sous un autre format, mais on peut être complètement dépendant vis-à-vis de nos enfants à partir du moment où on perd notre identité. On devient quelqu’un d’autre pour plaire à nos enfants ou pour plaire à nos parents. En fait, on est tous des dépendants affectifs quelque part.
Noémie : Oui, c’est vrai qu’on a tous un besoin d’amour et quand on a une blessure d’abandon, cela va concerner surtout ceux qui ont une blessure d’abandon. Alors pour ceux qui ne savent pas ce que c’est que la blessure d’abandon, c’est quand on a un besoin d’amour très fort. C’est-à-dire qu’on a un partenaire, on a besoin qu’il nous dise qu’il nous aime, on a besoin qu’il nous montre qu’il nous aime et on est à l’affût de ses moindres faits et gestes qui seraient des témoignages d’amour ou de désamour. Par exemple, on vit comme un désamour : il regarde la télé, il ne lève pas les yeux de la télé quand on rentre, et cela peut être perçu comme un désamour.
Cristina : C’est exactement cela.
Noémie : Les personnes qui ont cette blessure d’abandon souvent tombent sur des partenaires justement [Cristina : qui eux vont être froids, distants…] qui ne sont pas forcément des personnes toxiques, mais qui vont les mettre face à cette blessure. Parfois, cela peut aller à l’extrême de la dépendance affective quand la blessure est très forte. Et là qu’est-ce qu’on attire alors ?
Cristina : Tu sais, c’est nous qui rendons la relation toxique. Ces personnes qu’on va attirer, on va les cataloguer de pervers. Aujourd’hui, c’est très à la mode en fait d’identifier ces personnes-là comme étant des pervers narcissiques, comme étant des manipulateurs, comme étant des personnes qui abusent de nous. Mais en réalité, c’est nous qui rendons la relation toxique parce que ces personnes-là sont un véritable cadeau.
C’est vrai que moi, je mise beaucoup là-dessus parce que tant qu’on n’a pas fait la paix avec ces personnes, dans le sens où on n’a pas compris le message que ces personnes sont venues nous apporter, pour qu’on apprenne à se connaître à travers le reflet que ces personnes nous renvoient, en réalité, on n’a pas résolu la cause du problème. Et on n’a pas en fait été à l’intérieur de nous-mêmes vérifier le miroir que l’autre nous renvoie, le reflet que l’autre nous renvoie sur un aspect de nous qu’on a besoin d’identifier, d’en prendre conscience, et puis surtout de l’accepter, de le reconnaître et de l’assumer.
C’est comme cela qu’on va parvenir à retrouver notre identité puis à aller nourrir cette part en nous qui est un vide, qui est en manque et qu’on cherche à combler à l’extérieur à travers la relation avec l’autre. En réalité, la vie nous envoie ces personnes-là dans le sens où elles sont là pour nous permettre de faire ce travail, d’en prendre conscience et d’aller nous-même guérir et remplir ce manque et ce vide en nous.
Ce n’est pas à l’autre de le faire. C’est nous qui rendons la relation toxique dès l’instant où en fait on persévère à vouloir absolument aller de l’avant dans cette relation alors que parfois cette personne est juste là pour nous montrer cela et cela ne veut pas forcément dire que la relation est censée durer.
Parfois, on attire un partenaire qui est juste là pour nous montrer cet aspect en nous, pour qu’on puisse faire ce travail en nous puis se libérer. Parfois l’amour, le vrai, c’est parfois laisser partir l’autre, le laisser suivre son chemin et nous suivre notre propre chemin de notre côté dans lequel on va apprendre à se passer justement de l’autre.
Parce que la plus grande peur du dépendant affectif, c’est la solitude, c’est d’affronter la solitude parce qu’il en a en fait une image qui est très négative, qui lui fait énormément peur. En réalité, la vie nous invite à accepter des situations qui nous font peur pour justement nous démontrer et nous prouver que les peurs qu’on a sont imaginaires, sont irréelles. C’est seulement dans l’expérience qu’on va pouvoir vérifier et intégrer que ces peurs-là ne sont pas réelles. Et c’est là où on va découvrir un vrai potentiel en soi. On va réaliser que toute cette sécurité qu’on a cherchée à travers la relation, elle est à l’intérieur de nous.
Noémie : C’est cela. Mais parce qu’en fait ce qui se passe c’est que ce dont ne se rendent pas compte les gens, c’est que cette relation-là, ils l’ont acceptée telle qu’elle est.
Cristina : Exactement !
Noémie : C’est-à-dire que la personne en aurait pu lui dire : « ah bein non ! » Souvent, les signes ont les a tout de suite. Tu es d’accord ou cela peut être… ?
Cristina : Oui, exactement ! On les a immédiatement si on apprend à écouter notre ressenti. Quand on écoute notre ressenti dès le début, on réalise très rapidement si on est vrai ou pas, si on est authentique ou pas dans la relation. Donc en fait, il ne s’agit pas de chercher à analyser l’autre, ou à l’accuser, ou à chercher à le changer, il s’agit d’apprendre à s’observer, à écouter son ressenti et à vérifier si nous on se donne le droit d’être qui on est véritablement. Où est-ce qu’on est en train déjà de faire semblant dès le début de la relation dans le but en fait de pouvoir poursuivre la relation ?
Parce que le dépendant, c’est cela ce qu’il veut, c’est ne pas être seul et être avec quelqu’un, même si la personne ne lui convient pas forcément.
Noémie : C’est cela. Puis souvent, il y a ce côté de se dire : « oui, l’autre va changer ou finalement cela va passer. » En fait, on veut que l’autre change et pas nous.
Cristina : C’est cela et ce sont des attentes qui sont totalement inconscientes. Le dépendant affectif, il n’est même pas conscient qu’il a ce genre d’attente. Et en réalité, il croit que c’est normal d’être comme cela parce que c’est l’enseignement qu’on a reçu. Il croit que c’est normal d’attendre de la part de l’autre qu’il lui manifeste de l’intérêt, qu’il lui démontre des preuves d’intérêt, d’amour et d’affection.
Et effectivement, il n’est même pas conscient que dans la plupart des cas, il fait énormément de choses, mais avec ces attentes-là et quand il n’obtient pas ce qu’il veut en retour, et c’est parfois plus tard qu’il le réalise, il est frustré et il est en colère. Alors, il en colère vis-à-vis de l’autre, mais en réalité la vraie colère, on l’a vis-à-vis de soi, parce qu’on n’a pas su écouter nos vrais besoins au moment où on a été dans le don dont on a donné à l’autre. En réalité, on n’a pas donné dans l’amour. On a donné avec de la peur parce qu’il y avait un manque en nous qu’on cherchait à combler à travers la relation et qu’on cherchait à obtenir par l’autre. En réalité, tout cela se vit dans la peur et pas dans l’amour. Donc, le vrai amour, c’est accepter l’autre tel qu’il est effectivement.
Noémie : Exactement !
Cristina : Les gens ne sont vraiment pas conscients qu’on cherche à changer l’autre.
Noémie : Oui !
Cristina : On croit que c’est normal ce qu’on attend de l’autre. On croit que c’est normal et on n’est même pas conscients que c’est une attente dans laquelle on veut changer l’autre et on est persuadé que si l’autre change, on ira mieux.
Noémie : Voilà, exactement alors que c’est tout le contraire.
Cristina : Exactement ! C’est quand nous, nous changerons. D’abord le changement, il passe d’abord par l’acceptation, la conscientisation, le fait de prendre conscience. Ensuite, le fait de reconnaître et d’assumer qui nous sommes dans le moment, c’est souvent dans le moment où on ne veut pas l’accepter. On ne veut pas le voir pourquoi ? Parce que c’est une part en nous qu’on a identifiée et on a considérée comme une part sombre, et on ne veut pas accepter ces parts-là.
Noémie : Ce sont les fameuses ombres dont je parle assez souvent. Souvent, ce qu’on ne voit pas aussi, c’est qu’on entretient aussi, parce que face à soi quand on est dépendant de quelqu’un, on peut tomber par exemple sur un pervers narcissique par exemple. Il y a des noms, tu n’en as dit plusieurs.
Cristina : Oui, tout à fait, mais…
Noémie : Mais l’autre aussi, on auto-alimente son schéma en étant répondant à son schéma à lui.
Cristina : Exactement !
Noémie : C’est-à-dire que tant qu’on se soumet, mais finalement, on entretient qui il est tant qu’on ne lui dit pas non, tant qu’on ne le quitte pas, on ne l’aide pas non plus.
Cristina : C’est cela ! Tu as tout compris. C’est exactement cela. C’est pour cela que je dis que c’est nous qui entretenant la relation qu’on qualifie de toxique. En réalité souvent, alors je le dis souvent et cela choque énormément…
Noémie : Dis-le parce que moi, je le dis souvent aussi.
Cristina : Quand on attire des personnalités qu’on juge de pervers, ces personnes viennent nous montrer à quel point nous sommes pervers envers nous-mêmes. Pourquoi est-ce qu’on est pervers envers soi-même ? Justement, c’est ce que tu étais en train de dire, parce que tant qu’on cautionne l’attitude et le comportement de l’autre vis-à-vis de soi, on est en train d’avoir une attitude perverse envers soi-même.
Effectivement, on ne se rend ni service à soi, ni service à l’autre parce que l’autre en quelque sorte on est en train de cautionner, donc de lui dire : « oui, tu peux continuer. » Donc nous, on n’a pas appris parce qu’en réalité, on ne s’est pas positionné, on n’a pas répondu à nos besoins et on n’a pas à affirmé ces besoins-là. Et l’autre, en ne prenant pas l’initiative de dire « stop » à son attitude et à son comportement à notre égard, qu’est-ce qu’il a appris ? Qu’il est autorisé, c’est la raison pour laquelle il continue de le faire et c’est la raison pour laquelle on s’enlise dans des relations qui sont toxiques.
Noémie : Exactement !
Cristina : Donc, c’est à chacun de prendre sa responsabilité et cela commence toujours par soi. Si on veut changer la relation, c’est à nous de dire stop à un comportement qui ne nous plaît pas, qui n’est pas empreint de respect vis-à-vis de soi. Le respect commence par soi. C’est à nous de montrer le respect qu’on veut obtenir et de l’imposer.
Noémie : Parce que finalement, on voudrait que l’autre nous aime, mais c’est parce qu’on ne s’aime pas. Parce que si on s’aimait, on ne laisserait jamais quelques-uns nous traiter de cette manière.
Cristina : Exactement. C’est tout à fait cela. Quelqu’un qui s’aime n’accepte pas un comportement qui ne répond pas à nos besoins.
Noémie : Qui est irrespectueux ou malsain.
Cristina : Exactement ! Qui vient nous réduire, qui vient nous anéantir. On n’accepte pas cela. Donc cela, c’est un acte de manque d’amour vis-à-vis de soi-même.
Noémie : Et c’est très important parce qu’en fait j’espère que vous avez bien saisi qu’en fait la personne que vous avez en face de vous, c’est vous qui l’aidez à asseoir sa position, parce que si vous ne l’acceptez pas finalement vous l'empêchez. Alors, il y en a qui peuvent se dire : « oui, mais si je fais cela, cela va être pire. »
Cristina : Oui ! Alors, on peut se dire cela et on peut se dire aussi : « si je fais cela, il va me quitter. Il va trouver quelqu’un de mieux que moi. » Alors, c’est là où on se dévalorise énormément en se comparant à d’autres personnes. Alors oui, c’est possible que la personne vous quitte et qu’elle aille voir ailleurs. Parce que justement pourquoi elle vous quitte ? parce qu’en fait elle n’a plus de pouvoir sur vous.
Vous lui avez retiré le pouvoir. Mais qu’est-ce que vous préférez, continuer à vivre ce genre de relation dans laquelle vous ne vous respectez pas vous-même puis le laisser effectivement suivre son chemin jusqu’à ce que lui comprenne ? Et encore, on ne sait pas s’il va comprendre ou pas.
Noémie : Ce n’est plus notre problème.
Cristina : Voilà ! Cela ne nous appartient pas. C’est à vous de faire les choix pour améliorer votre vie et améliorer votre bien-être. La vie des autres ne vous appartient pas. L’autre est venu juste dans votre vie pour vous permettre de prendre conscience de qui vous êtes et qui vous souhaitez devenir. Le travail qu’on a à faire, c’est celui-là.
Noémie : Puis quand on se dit, tu vois : « finalement, il va rencontrer quelqu’un d’autre » ; mais oui, mais nous aussi. On s’en fiche de lui finalement ce qu’il va devenir après. Ce n’est pas notre problème, ce qu’il va devenir. Finalement est-ce qu’on l’aura aidé à changer parce qu’on aura dit non ? Bein tant mieux.
Cristina : On est une source d’inspiration, mais on n’a pas le pouvoir de l’amener à poser les actions. C’est lui qui décide.
Noémie : Non ! Mais peut-être qu’après cela va lui faire tellement un choc tel que la suivante elle ne va pas vivre cela. Mais il ne faut jamais se dire : « ah mince, à moi il n’a pas été comme cela », parce qu’en fait il y a un plus beau cadeau sans doute qui nous attend.
Cristina : Oui, toujours !
Noémie : Mais tant qu’on restera bloquer sur cette idée, on ne le rencontrera pas parce qu’on n’aura pas fermé une porte. Donc, l’autre ne s’ouvrira pas.
Cristina : Exactement ! Puis, on récolte toujours le résultat de nos pensées, de nos croyances. Si vous restez figé sur cette croyance-là, sur l’idée qu’il va trouver mieux que vous, cela vient aussi vous amener à travailler sur un aspect de vous qui est la dévalorisation vis-à-vis de vous. Vous ne pouvez pas connaître votre valeur tant que vous n’aurez pas fait un certain travail, un certain cheminement, dans lequel vous allez découvrir votre valeur par votre propre accomplissement.
Donc avant de rencontrer la personne qui va correspondre à ce que vous voulez, l’idéal là que vous avez créé, il va falloir l’incarner vous-même et cela demande un certain cheminement où on va s’accomplir soi-même, devenir en fait la personne qu’on veut attirer.
Comment, est-ce que vous pouvez vérifier si en fait, vous avez fait le cheminement nécessaire ? C’est toujours en vérifiant par rapport aux personnes que vous attirez à vous, si justement vous êtes encore en réaction ou pas par rapport à cette personne. Est-ce qu’elle vous renvoie encore un reflet qui vous déplaît ? Parce que le reflet qui vous déplaît, cela représente encore la partie en vous que vous n’avez pas encore réussi à transformer.
Par conséquent, il y a encore cela à travailler. Donc effectivement, cela nous permet toujours d’être en cheminement dans le sens où on est en train d’aller vers l’amour de soi. Et les relations, elles servent à cela, toujours à aller vers l’amour de soi. Quand on va vers l’amour de soi, on le rayonne autour de nous et on est une source d’inspiration pour les autres.
Noémie : Pour conclure Cristina, quelles sont les étapes finalement de la libération de la dépendance affective ?
Cristina : D’abord prendre conscience que si on est en souffrance, on est responsable de ce qu’on est en train de vivre. C’est nous qui le créons qu’on le veuille ou non. On l’a peut être créé de manière inconsciente oui, mais c’est nous qui à travers nos blessures qui ont été engendrées dans l’enfance, c’est nous qui créons cette souffrance-là. Donc, il est nécessaire d’en prendre d’abord conscience ensuite de faire un travail là-dessus.
Il y a des personnes pour vous accompagner. Moi, je suis thérapeute. J’accompagne dans ce domaine-là. Il y a plein de personnes qui sont faites pour cela. Il faut vraiment aller chercher les personnes professionnelles qui connaissent bien le sujet et qui peuvent vraiment vous aider à aller de l’avant si vous restez enlisé dans ces étapes-là dans lesquelles vous n’arrivez pas à sortir.
Donc, cela va vous permettre après la prise de conscience, de reconnaître votre souffrance, de l’assumer parce que c’est cela qui fait l’acceptation. Rien que ces trois étapes, on est déjà en train de se donner de l’amour. On est déjà en train de se nourrir.
Noémie : Oui ! Parce que là, on se traite mieux déjà.
Cristina : Exactement. Ensuite, c’est toujours utiliser l’autre comme un cadeau dans le sens où il vient toujours nous montrer quel est l’aspect en nous qu’on n’accepte pas. Parce que ce qu’on voit chez l’autre existe en nous, on ne pourrait pas le voir si cela n’existait pas en nous. Donc, voir toujours la relation comme un cadeau.
Noémie : Donc, faire une étape de pardon…
Cristina : Alors oui d’abord la colère. On va passer par l’étape de colère et se donner le droit de vivre cette colère. Alors oui, on va se rendre compte qu’on est en colère vis-à-vis de l’autre, mais en réalité, il y a une colère encore plus importante qui est vis-à-vis de soi. On va réaliser quand on va faire un vrai travail thérapeutique, on va réaliser qu’on est en colère vis-à-vis de soi un : parce qu’on a autorisé l’autre à abuser de nous, à nous blesser. Si on est blessé, ce n’est pas parce que l’autre a cherché à nous blesser, c’est parce qu’il est venu toucher notre blessure et nous avons cautionné ce comportement jusqu’à ce qu’on en prenne conscience. Et tant qu’on n’en prend pas conscience, on est impuissant en quelque sorte. Mais à partir du moment où on en prend conscience, on n’est plus impuissant. C’est juste un choix qu’on fait. Soit on continue, soit on décide de faire un travail sur soi.
Et la deuxième partie du pardon qu’on a à faire vis-à-vis de soi, c’est de se donner le droit d’être humain et d’avoir passé par des étapes où effectivement on en a voulu à l’autre. C’est normal. C’est naturel parce qu’on est des êtres humains, on est là pour vivre ces expériences-là. Une fois qu’effectivement, on a évacué la colère, qu’on s’est donné le droit de vivre la colère, on va pouvoir le faire ce pardon. Et c’est là où on se libère et on est prêt justement à aller se créer une vie pour soi et pas pour l’autre.
Le dépendant affectif, il ne vit et il n’existe qu’à travers l’autre. Il a perdu son identité. Or en tant qu’être humain, on est là pour retrouver notre identité et cela se fait à travers notre accomplissement, l’accomplissement de soi. C’est comme cela qu’on va nourrir ce bocal vide à l’intérieur de nous. Ce manque-là qui nous a nourris depuis tout ce temps, on va commencer à le nourrir à partir de cela. Dès l’instant où on commence à intégrer ce travail-là, c’est génial parce qu’en fait c’est un voyage sans fin, c’est vrai. Mais plus on avance et plus on est enthousiasmé d’abord. On en devient même passionné par ce voyage qu’on est en train de découvrir parce qu’on est en train de faire la plus belle découverte de notre vie, c’est l’apprentissage de soi. On est en train de se découvrir. On découvre des tas de choses. On croit qu’on se connaît, mais en réalité on ne se connaît pas.
Noémie : Non, on ne se connaît pas.
Cristina : Voilà et c’est là quand on commence à faire ce voyage à l’intérieur de soi, cela devient passionnant. Voilà les étapes.
Noémie : Merci beaucoup Cristina !
Cristina : Avec grand plaisir !
Noémie : Merci à tous ! J’espère que ces quelques pépites que Cristina vous a partagées vous aideront justement à prendre du recul par rapport à cela. Si vous vivez aujourd’hui dans une situation de dépendance où que vous soyez vous-même, quelqu’un qui exercez la dépendance sur quelqu’un d’autre parce que c’est dans les deux sens.
Moi, je vous retrouve dans une autre vidéo. Vous pouvez vous abonner à ma chaîne. Retrouvez toutes les informations sous cette vidéo, comment retrouver aussi Cristina. Puis, je vous dis à très bientôt.
Au revoir Cristina !
Cristina : Au revoir Noémie ! À une prochaine avec grand plaisir ! Bye bye tout le monde !
Noémie : Au revoir !
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