Comment gérer la colère de nos enfants ?

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Très souvent, lorsque nos enfants ont des débordements émotionnels, qu’ils crient, qu’ils hurlent, qu’ils frappent, qu’ils mordent, etc. nous sommes souvent en réaction et nous ne savons pas quoi faire par rapport à ces débordements émotionnels.

Alors moi, je vais vous donner les cinq étapes pour gérer la colère de vos enfants. Première étape, il faut savoir que quand votre enfant réagit violemment à un événement, c’est parce qu’il ressent une frustration et que cette frustration vient créer comme un stress à l’intérieur de lui. Donc, son cerveau n’est pas capable de relativiser la situation et comme il est petit et qu’il ne sait pas mettre des mots sur ce qui se passe, il va réagir, il va avoir une réaction plutôt que d’exprimer ce qu’il ressent.

La première chose à faire, c’est de mettre des mots à sa place. C’est de simplement dire : j’observe que tu es très en colère ; j’observe que tu es frustré ; j’observe que …, si vous avez pu voir et connaître la raison pour laquelle il se roule par terre, parce que par exemple vous avez dit qu’il n’était pas question d’acheter des bonbons, eh bien c’est de dire : « écoute, je constate que tu es très en colère parce que je refuse de t’acheter des bonbons. »

Déjà, mettre un mot sur ce qu’il ressent. Ou que tu es très malheureux, parce que je refuse de t’acheter des bonbons ou que tu es frustré, etc., mais mettre des mots sur ce qu’il ressent, cela va déjà lui permettre de comprendre ce qu’il vit, parce qu’il ne le sait pas. Votre enfant ne fait jamais exprès de se rouler par terre, il ne le fait pas pour vous embêter, il le fait simplement, comme je viens de vous le dire, parce qu’il est envahi de stress.

Il ne s’agit pas de tout accepter de votre enfant. Par exemple s’il a frappé un camarade pour exprimer sa frustration, ou son frère, ou sa sœur, mais simplement de reconnaître ce qu’il a vécu pour que justement, il puisse plus tard identifier ce qui se passe quand il est en colère et pourquoi il agit comme cela.

La troisième étape, c’est d’accueillir avec bienveillance. Alors, je sais que cela, ce n’est pas toujours facile, parce qu’on est beaucoup plus enclin à sanctionner, à gronder, à faire des gros yeux quand quelque chose, quand notre enfant a un comportement que l’on n’estime pas acceptable, comme frapper sa sœur, parce qu’elle refuse de lui donner son jouet. Ce n’est pas la bonne méthode, parce que vous ne l’aiderez pas en faisant cela. Vous allez au contraire lui faire ressentir des choses encore plus douloureuses comme : je suis méchant, maman n’est pas contente de moi, je ne suis pas un bon petit garçon ou une bonne petite fille.

Donc, la chose à faire est plutôt d’accueillir avec bienveillance. Alors, il ne s’agit pas de cautionner encore une fois ce qu’a fait votre enfant, mais par exemple, s’il a frappé sa sœur, c’est de prendre la petite sœur dans les bras et de lui dire : « tu dois avoir très mal, mais sache que ton petit frère est sous l’emprise de sa colère. Il ne voulait pas te faire du mal. Il t’aime beaucoup. Il ne ferait jamais cela dans son état normal. Il n’a pas su gérer sa frustration et c’est pour cela qu’il s’en est pris à toi. Mais, cela n’a rien à voir avec toi et je suis certaine que la prochaine fois, il saura mieux réagir. » Quand vous faites cela, vous accueillez avec bienveillance, vous ne jugez pas, vous ne condamnez pas l’enfant.

La quatrième chose à faire, ou plutôt à ne pas faire, c’est punir, gronder, juger, critiquer et humilier votre enfant pour ce qu’il vient de faire. C’est vraiment contre-productif. Alors, effectivement, à long terme, c’est quelque chose dont on peut se dire que cela marche. Eh oui, si vous punissez à chaque fois votre enfant, c’est parce qu’il va avoir peur de vous, qu’il va peut-être arrêter de frapper sa sœur.

Mais pour que cela se jugule de manière naturelle, il vaut mieux éviter les sanctions quelles qu’elles soient. Je vous ai déjà donné la méthodologie, voilà, c’est d’accueillir ce qu’il s’est passé. S’il s’est roulé par terre, c’est simplement, vous verrez quand vous aurez reconnu ce qui se passe, quand vous aurez accepté qu’il se mette en colère, justement, pour l’évacuer parce que c’est un moyen d’évacuer la colère que de se rouler par terre, quand vous aurez accepté qu’il puisse avoir ces débordements-là, peu à peu votre enfant les utilisera de moins en moins, parce que justement vous l’aurez aidé avec votre bienveillance à devenir lui aussi un être bienveillant.

Par ailleurs, quand vous, vous réagissez violemment à ses débordements émotionnels, vous lui apprenez comment réagir à son tour à d’autres situations, parce qu’un enfant, cela ne fait pas ce qu’on dit, cela fait ce que l’on fait.

Si vous utilisez la violence, attention, j’entends par violence : les punitions, les cris, les jugements de valeur, les critiques, les humiliations : tu n’es pas gentil, tu es méchant, tout ce qui est derrière un tu qui condamne et qui juge, donc à chaque fois que vous faites cela, votre enfant en grandissant va apprendre que c’est comme cela qu’on gère les débordements émotionnels ou les attitudes de quelqu’un d’autre. Il fera cela probablement même avec vous quand vous aurez une attitude qui va le frustrer. Il vous jugera, il vous condamnera et il fera exactement la même chose et vous aurez du mal à le supporter.

Et enfin, dernière chose, il faut savoir qu’avoir trouvé la cause, ce qui fait que votre enfant s’est roulé par terre, ce n’est pas la vraie raison pour laquelle il se roule par terre, il y a certainement un besoin qui n’est pas comblé. Donc, c’est de venir avec votre enfant chercher ce qu’il s’est passé, pourquoi il s’est mis dans cette colère terrible, pourquoi il se roule par terre. Peut-être que votre enfant est fatigué, il a besoin de repos. Peut-être qu’il a vécu des choses un peu difficiles à l’école : des disputes, des humiliations et qu’il avait besoin de réconfort et que justement, cela a été la petite goutte d’eau qui a fait déborder son vase.

Ce que je vous conseille enfin, c’est d’accompagner votre enfant en lui faisant par exemple dessiner sa colère sur un papier, en lui apprenant justement à l’évacuer autrement que par des cris, ou par des coups. Donc progressivement, vous pouvez l’amener à verbaliser sa colère, mais aussi à la mettre sur le papier et c’est très efficace, surtout si votre enfant ne parle pas. Ne vous inquiétez pas, s’il fait un gros gribouillis, cela n’a pas d’importance.

Ensuite muni de ce gribouillage, vous l’invitez à froisser le papier et à jeter très loin sa colère, ou alors à la déchirer en mille morceaux, ou encore mieux, si vous avez une cheminée, (attention c’est à vous de le faire pas à lui et uniquement si vous avez une cheminée, ne mettez pas le feu à votre maison), à brûler ce papier dans la cheminée et à dire au revoir à cette colère. Vous verrez que cela fonctionne parfaitement.

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