Comment ne plus s’énerver et garder son calme ?
Pourquoi est-ce si difficile de garder son calme et de ne pas s’énerver sans arrêt ? Vous avez pu remarquer qu’à la moindre occasion, vos enfants ou vos partenaires arrivaient à vous faire sortir de vos gonds. C’est comme si c’était plus fort que vous ! Tout à coup, vous ne vous contrôlez plus et la colère s’abat à la moindre frustration.
Dans ce cas, la première chose à retenir c’est que vous avez le droit d’être en colère. C’est très important parce que souvent, on partage cette croyance qu’il ne faut pas être en colère, que ce n’est pas bien la colère et qu’il ne faut pas la montrer. Alors, s’il y a quelque chose qui n’est pas « bien » (si c’est mot que l’on doit utiliser) ce quelque chose qu’il faut arriver à maîtriser : c’est le fait de déposer sa colère sur quelqu’un.
La colère en soi, c’est quelque chose qui est plutôt sain et d’ailleurs la colère est juste un message qui vient vous dire : « ouh, ouh, un besoin n’est pas comblé » – « Arrête-toi, il y a quelque chose qui ne va pas ». Donc, la colère comme la tristesse, comme la peur, ce n’est pas bien ou mal, c’est juste une émotion. Et cette émotion, elle vient comme je viens de vous le dire réveiller quelque chose en vous et c’est plutôt cela qu’il faut venir regarder.
La colère n’est donc pas quelque chose de malsain, ce n’est pas quelque chose qu’il faut éviter parce que si vous la refoulez, vous allez la garder à l’intérieur de vous. Vous allez accumuler de la colère toute la journée, des petits énervements. Et il y a deux options, soit vous allez partir au quart de tour pour une peccadille, pour une broutille, vous allez vous emporter profondément contre quelqu’un qui ne sera finalement pour pas grand-chose, parce que vous aurez contenu toutes ces frustrations tout au long de la journée.
Le patron qui n’était pas content, le chauffard qui vous a coupé la route, etc. Et, à la fin de la journée, il suffit que vous rentriez chez vous, que vous voyez traîner une paire de chaussettes et la personne qui est là face à vous prend pour tout le monde.
Voilà pour la première conséquence. La seconde : vous pouvez la refouler et continuer à la refouler. Donc, vous allez somatiser et c’est dans votre corps qu’il va y avoir des manifestations. Vous allez avoir mal au dos, vous pouvez vous fabriquer un ulcère à l’estomac… Votre corps va transformer en « maux » ce que vous n’aurez pas réussi à dire avec des « mots ».
Il faut savoir exprimer sa colère simplement dire : « je suis en colère », va déjà faire que vous ne le serez plus, mais c’est très difficile d’en arriver là. Pourquoi ? Eh bien parce que c’est comme si on appuyait sur un bouton. À chaque fois que vous vous mettez en colère, ce que vous faites est de la déversez sur les autres. Vous vous en prenez aux autres en pensant que ce qui a déclenché cette colère vient de l’extérieur de vous.
Par exemple si votre enfant ne veut pas mettre ses chaussures, vous allez pouvoir penser que c’est parce que votre enfant ne met pas ses chaussures et qu’il ne nous écoute pas ; que vous vous mettez en colère ! C’est parce que votre mari n’a pas encore sorti la poubelle alors que vous lui avez dit des milliers de fois que c’était le mardi soir par exemple ; que vous vous mettez en colère ; que c’est parce que votre patron n’est pas sympa que vous mettez en colère ; que c’est parce que vous n’avez pas d’argent ; que c’est la crise, que vous êtes seul, etc.
Vous allez chercher à l’extérieur de vous une justification à cette colère, or ce n’est jamais cela qui vous met véritablement en colère. Ca, c’est ce qui vous détourne et vous empêche de venir voir réellement, de prendre la responsabilité de votre colère pour aller chercher vraiment ce qui se cache derrière. Parce que ce qui est le plus important, ce n’est pas tellement ce qui déclenche la colère, mais ce que cela vient dire de vous-même. En fait, cela vient en résonance d’une blessure du passé qui se rejoue ici et maintenant à chaque fois que vous ressentez la même frustration face à une situation qui réveille cette blessure.
C’est donc finalement une opportunité à la guérison. Pourtant, la plupart du temps comme on ne le sait pas, on a tendance à s’en prendre aux autres parce ce qu’on les juge responsables de nos émotions. Or l’autre à l’extérieur n’est jamais responsable, c’est nous qui faisons le choix de la colère. On pourrait finalement s’en fiche et se dire : « tu ne veux pas mettre les chaussures, tant pis », voilà. Ce n’est pas plus grave que cela.
En fait, ce qui est très douloureux, c’est que cela vient réveiller en vous quelque chose de bien plus profond. Par exemple, vous pouvez ne pas vous sentir respecté quand votre enfant ne met pas ses chaussures ou quand votre mari a laissé tout traîner. Vous pouvez aussi ne pas vous sentir aimé parce que vous vous dites : « si on m’aimait, on ne me ferait pas vivre cela ». En réalité, en amont de cette colère, il y a quelque chose qui s’est réveillé et qui vient dire : « on ne t’a pas respectée, on ne t’aime pas, on ne te valorise pas, on ne reconnaît pas qui tu es ».
Et c’est cela qui vous rend profondément en colère. Et en plus ce qui se passe quand vous vous êtes mis en colère, quand vous avez réussi à la déverser et à vous apaiser (parce que c’est une des façons d’apaiser sa colère que de l’exprimer). Ce qu’il faudrait faire, c’est d’aller hurler dans un coin, reconnaître qu’on est en colère, accueillir cette colère. Mais ce n’est pas ce que l’on fait. Ce que l’on fait pour l’exprimer : on la sort, on dit à l’autre : « je ne peux pas compter sur toi, c’est toujours la même chose, tu ne m’écoutes jamais, etc ».
Et c’est notre manière à nous d’évacuer cette colère. Et quand cette colère est passée, quand on a réussi à vider son sac, on se rend compte qu’on est allé un peu trop loin. Surtout quand cela s’est adressé à des petits enfants ou même à un partenaire avec qui parfois on a pu se montrer injuste ce qui va venir nourrir de la culpabilité.
Et cette culpabilité à votre avis, elle va se transformer en quoi ?
Eh bien, en colère. Elle va venir encore alimenter la colère que vous avez contre vous et que vous allez à un moment déposer sur quelqu’un d’autre. C’est pour cela que s’occuper de sa colère, s’occuper de ses émotions, apprendre à gérer ses émotions, à identifier qu’est-ce qui nous met réellement en colère et à venir guérir ses blessures ; eh bien, c’est la clef pour justement ne plus déverser sa colère ou la contenir à l’intérieur de soi.
Laisser un commentaire
Rejoindre la discussion?N’hésitez pas à contribuer !