Ce que je pense de la parentalité positive
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Qu’est-ce que la parentalité positive et quels en sont les points positifs et négatifs ?
Puisque vous m’écoutez, je suppose que vous me connaissez et connaissez la parentalité positive.
La parentalité positive, versus parentalité traditionnelle, prône un principe assez simple : éduquer l’enfant dans le respect, la bienveillance en l’incitant à coopérer plutôt qu’obéir.
Nous avons tous connu une parentalité traditionnelle dans laquelle il y avait les parents qui détenaient le pouvoir sur l’enfant, et l’enfant qui, lui, devait obéir, respecter les règles, faire ce qu’on lui disait sans se poser aucune question !
Est-ce que cette parentalité-là est mauvaise ? Personnellement, je ne le formulerais pas ainsi, la question n’est pas de savoir si c’est mauvais ou pas, si c’est bien ou pas, c’est juste d’observer aujourd’hui les travaux des Neurosciences et les travaux qui ont été faits sur le développement de l’enfant et qui nous prouvent aujourd’hui que cette parentalité traditionnelle n’est pas la meilleure pour nos enfants.
Alors, faut-il pour autant laisser tout passer à ses enfants ? La parentalité positive ne va-t-elle pas créer des déviances et créer des enfants-rois qui vont prendre le pouvoir et se comporter de manière encore plus difficile, ne vont plus respecter les autres et les consignes et vont devenir de véritables tyrans ? Non, la parentalité positive n’est pas une parentalité laxiste qui laisserait faire à l’enfant tout ce qu’il veut.
Autant la parentalité traditionnelle voulait que l’enfant ait des limites dans lesquelles il ne bougeait pas, autant en parentalité positive on part d’un principe qu’il faut aider l’enfant à dépasser ses limites plutôt que lui en mettre.
Cela veut-il dire qu’il ne faut pas mettre de limites aux enfants ? Non ! Bien évidemment, nous vivons dans un monde où il faut tenir compte des autres, des règles, etc…Il est important qu’un enfant connaisse les limites et sache les respecter. Or, demander à un enfant de respecter les limites en lui demandant de se soumettre à nos règles n’est pas obtenir de lui le meilleur, c’est obtenir de la soumission, alors que lorsqu’on l’aide à comprendre le sens de ce qu’on lui demande, on obtient de notre enfant de la coopération ; lorsqu’on le respecte, automatiquement, il va nous respecter.
Je sais qu’il y en a qui m’écoutent en ce moment et qui ont encore de gros doutes sur ce type d’éducation qui fait peur ! Oui, ça fait peur et je suis la première à avoir eu peur, même si j’ai eu une éducation très stricte et très rigide, je savais que ça n’améliorait pas les choses. Ce n’est pas parce que l’on crie sur un enfant qu’il va obéir, ce n’est pas parce qu’on lui donne des punitions qu’il ne recommencera pas la fois suivante. Bien évidemment qu’à force de brimer un enfant, il va avoir peur de nous et peut-être réfléchir à deux fois avant de faire quelque chose la fois d’après ; mais, est-ce parce qu’il aura compris ce que l’on attend de lui ? Ce n’est pas sûr !
L’enfant va agir non pas en se disant : « oui, si je fais ça, ça va créer telle ou telle chose et moi, je n’aimerais pas qu’on me le fasse alors je ne le fais pas », il va plutôt se dire : « oh, la la, la dernière fois je me suis fait gronder, je vais être puni, je vais être privé de telle ou telle chose ou je n’irai pas à l’anniversaire de ma copine, alors, je vais faire croire que j’obéis, mais dès que je vais avoir l’occasion de passer outre la règle, je ne vais pas me gêner, parce que je ne comprends pas moi, enfant, pourquoi on attend ça de moi ! »
Il est assez important de comprendre qu’aujourd’hui tous les travaux, et je ne vais pas tous vous les citer, il vous suffit de taper sur internet et d’aller sur des sites sérieux et vous pourrez constater que tout ce que je vous dis est vrai.
Actuellement, tous les tests et les études, qui ont été faits, les Neurosciences montrent aujourd’hui qu’un enfant sur lequel on crie est stressé et ne peut pas apprendre correctement et mémoriser les consignes que l’on veut lui inculquer si l’on crie dessus. Punir un enfant ne l’a jamais conduit à se comporter mieux et l’on crée des dommages dans son cerveau, du stress et des émotions très fortes comme la peur et la honte ! Est-ce vraiment ce que l’on veut transmettre à nos enfants ? Quand on élève un enfant de façon traditionnelle, on lui montre que son comportement n’est pas adéquat et qu’il est, c’est en tout cas la traduction qu’il va en avoir, c’est qu’il est un mauvais enfant !
Or, il n’y a pas de bons ou de mauvais enfants, il y a de mauvais comportements, oui ! Mais, l’enfant a besoin de savoir, et en parentalité positive on va lui montrer comment il faut faire pour faire mieux et ne pas mettre l’accent sur ce qui n’a pas été réussi.
Est-ce que je trouve des défauts à cette parentalité positive ? Oui, et j’en trouve plusieurs :
Je la trouve très culpabilisante. Pourquoi ? Parce qu’à force de dire aux parents que ce qu’ils font n’est pas bien, qu’ils doivent agir comme ci ou comme ça. Moi, je pense que lorsque les parents n’arrivent pas à appliquer les outils de la parentalité positive, et c’est souvent le cas, les parents se disent et là, ce n’est plus l’enfant qui se le dit, mais les parents qui se disent : « je suis un mauvais parent, je n’arrive même pas à appliquer des choses simples, pourtant, j’ai bien compris ce qu’il fallait faire, pourtant, j’accepte et je reconnais que cette méthode est plus appropriée, mais je n’y arrive pas » !
C’est là où la parentalité positive atteint ses limites ; pour certains parents, il va être très compliqué de sortir des schémas familiaux.
Oui, ce passé, ces conditionnements qu’on nous a collés à la peau, ont créé des automatismes, des fonctionnements, des modes de pensées, des réactions, nous avons, nous aussi, des blessures qui sont réactivées à chaque fois que nos enfants agissent ou font quelque chose qui vient toucher ces blessures ; pour ces parents-là, il sera très difficile d’appliquer ces outils de parentalité, parce que cela sera plus fort qu’eux.
C’est là, que plutôt qu’une parentalité positive, je prône une parentalité responsable dans laquelle on ne va plus apprendre aux parents à gérer les besoins de leurs enfants, parce que la parentalité positive est 100 % axée sur les besoins de l’enfant et, personnellement ce que je trouve bien plus intéressant, c’est de venir remettre le parent au centre de ses propres émotions, au centre de son histoire, de venir la revisiter pour enfin, pouvoir donner le meilleur à ses enfants.
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