Blessure d’abandon. Comportements et conséquences
Je ne vais pas revenir sur ce qu’est la blessure d’abandon, j’ai déjà fait une vidéo sur ce sujet que je vous invite à voir ou à revoir.
Dans cette vidéo, on va voir 7 des comportements les plus fréquents et leurs conséquences dans la vie des personnes qui sont porteurs de cette blessure d’abandon.
La blessure d’abandon est liée à la dépendance. C’est une blessure de dépendance directement liée à l’amour que l’on a besoin de recevoir des autres. C’est-à-dire que la personne qui vit une blessure d’abandon a sans arrêt peur d’être abandonnée et a besoin de trouver des gens qui la rassurent par leur amour, par leurs attentions pour se sentir intégrée et pas abandonnée. En fait elle vit avec la terreur d’être abandonnée et donc elle se “suradapte”. Ce sont souvent des personnes très agréables, qu’on aime beaucoup parce que justement elles ont tellement peur d’être abandonnées qu’elles font bien souvent passer les besoins des autres avant les leurs. Or on n’est pas soi-même quand on s’adapte par rapport à une blessure et pas du tout par rapport à qui l’on est. Ce qui fait que ça va créer beaucoup d’insatisfaction personnelle, une baisse de l’estime de soi, et surtout une croyance qui fait penser aux personnes porteuses de blessures d’abandon que sans les autres elles ne sont pas capables ou elles n’existent pas. Et surtout ça va les mettre dans des situations de dépendance affective principalement. Et ça c’est dans tous les domaines: que ce soit à la maison, que ce soit avec son partenaire, avec ses enfants, avec même ses employeurs, ses collègues de travail, ses amis, sa famille, père, mère, frère, sœur.
1. Difficulté à fixer des limites
Les personnes porteuses d’une blessure d’abandon ont des difficultés à poser leurs limites et à s’affirmer parce qu’elles se disent “si je fais ça je pourrais être rejeté et donc abandonné, et je ne veux surtout pas”. Donc elles négligent leurs besoins et ne sont animées que par une chose : dans le désir de plaire à l’autre. Elles vont sans arrêt chercher à plaire à l’autre. Or on ne peut pas plaire à tout le monde, c’est impossible. Résultat: ça n'empêchera jamais les gens de les juger ou de ne pas les aimer, ou même de les abandonner. En revanche, elles ont cette posture en croyant qu’elles contrôlent la situation.
2. Manque de confiance
Deuxièmement, elles manquent cruellement de confiance en elles. Ce qui ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas en avoir. En fait c’est une illusion. Ce sont souvent des personnes qui sont très capables, mais qui vivent dans l’idée qu’elles ont besoin des autres pour réussir pour faire certaines choses. Encore une fois, elles se mettent dans la dépendance. Mais c’est faux: souvent elles sont très capables. C’est d’ailleurs le challenge de la blessure d’abandon: c’est d’arriver à comprendre qu’en fait elles sont capables de réussir, de s’épanouir et de faire des choses par elles-même. Donc ce comportement et ces croyances font que très souvent ces personnes ne se sentent pas dignes d’amour et de respect. Souvent elles ne se sentent pas capables et elles nient leur qualités et leur capacité à réussir et à entreprendre. Ce sont des personnes qui font rarement les choses seules. Elles travaillent en équipe, sont rarement toutes seules. Elles ont le sentiment que seules elles sont perdues, elles n’y arriveront pas.
3. Besoin excessif de validation
Elles ont un besoin excessif d’approbation et de validation. Elles ne se fient pas à leur propre jugement parce qu’elles ne se jugent pas capables. Et elles remettent beaucoup entre les mains et le regard des autres leur validation personnelle. Le problème c’est qu’à chercher tout le temps l’approbation dans le regard des autres, on finit par devenir évidemment dépendant de ça pour avancer dans sa vie. Donc on n’est plus autonome. Donc on est freiné dans sa progression forcément. Et si en plus on tombe sur des personnes qui ne sont pas bienveillantes, et bien elles vont nous faire perdre encore plus cette confiance en soi, en nous donnant l’illusion qu’en plus non on n’est vraiment pas capable.
4. Peur de l’engagement
Paradoxalement, ces personnes ont peur de l’engagement et de l’intimité. Alors ce sont des personnes qui ont besoin qu’on s’engage avec elles parce que sinon elles se sentent abandonnées. Mais à l’ inverse aussi elles peuvent ne pas s’engager de peur d’être abandonnées. Ou elles quittent de peur d’être quittées. C’est-à-dire qu’elles ont tellement peur de l’abandon que parfois elles agissent de manière irrationnelle. Parce qu’elles ont du mal à faire confiance aux autres, et parfois à s’engager dans des relations profondes. Mais ce n’est pas le cas de toute la blessure d’abandon. C’est pour ça qu’il faut aller voir mon autre vidéo.
5. Dépendance affective
A l’inverse de cette peur de l’engagement on peut avoir un comportement de dépendance affective très très important. C’est dans la dépendance affective que l’on trouve le plus de personnes qui ont une blessure d’abandon. Et dans ces cas-là, au lieu d’avoir peur de l’engagement, ce sont au contraire des personnes très collantes qui s’accrochent très vite aux autres dans la peur d’être abandonnées. Donc elles vont en faire trop en fait. Et souvent ont les quittent parce qu’elles étouffent l’autre sans s’en rendre compte. Ce trop d’amour, ce trop d’attention, ce trop de je t’aime, ce trop de tout font que la personne en face fuit. Surtout quand la relation est récente parce que ça l’étouffe, parce que c’est trop, parce que ça met trop de pression.
6. Autosabotage
Elles ont également des comportements d’autosabotage. Comme toutes les blessures d’ailleurs. Dans la blessure d’abandon les personnes vont saboter leur relations avec des comportements négatifs. Ce qui va conduire les partenaires à les abandonner. Et elles vont alors se dire “eh bien voilà, on me quitte tout le temps, on ne m’aime pas, je ne suis pas assez importante”, etc. Alors que ce que ne voit pas ces personnes c’est que c’est leur comportement négatif qui entraînent ça. Parce qu’elles sont à l’affût des moindres signes de leur partenaire et c’est étouffant. “Il m’a pas donné la main, ça veut dire qu’il ne m’aime pas”; “il ne m’a pas fait un cadeau ça veut dire qu’il ne pense pas à moi”. Ou les textos qui restent sans réponse tout simplement parce qu’ils n’appellent pas de réponses. Si quelqu’un vous dit “tu me manques” et qui envoie trois petits cœurs, on n’est pas obligé de lui répondre. On n’est pas dans une économie de marché où tu me donnes et donc tu dois me rendre. On peut juste accueillir ça, être très heureux d’avoir reçu ce petit message et puis passer à autre chose. Et puis nous à un moment on le fera aussi. Chacun son langage de l’amour. Pour une personne qui a la blessure d’abandon, les marques d’affection, les attentions sont fondamentales. Elle mesure l’amour qu’on lui porte aux attentions qu’on lui fait. Elle ne s’attend pas à ce qu’on lui fasse des cadeaux mirobolants mais à ce qu’on ait des petites attentions: un petit texto, des petits cœurs, un petit bisou, on se tient la main,je suis passé devant la boulangerie j’ai vu ton gâteau préféré je te l’ai ramené, il pleut je te prête ma veste,… Ce sont des petites choses comme ça qui font qu’elles se sentent aimées. On est bien d’accord que ce n’est pas ça qui veut dire qu’on est aimé, ce sont pas ces petites attentions là. Ca, ça veut juste dire qu’on a quelqu’un qui est attentionné mais qui n’est pas forcément amoureux. On peut avoir toutes ces petites attentions sans forcément qu’il y ait de l’amour, ça n’a rien à voir. Mais si elles n’ont pas ça alors elles vont commencer à faire des reproches, elles vont glisser des petites piques. Et donc la personne en face va se dire ah oui j’aurais pu lui répondre trois petits cœurs, et va effectivement lui envoyer des cœurs. Mais c’est un puits sans fond. La personne sujette à cette blessure d’abandon va vouloir toujours parce qu’elle est en insécurité par rapport à l’amour. Elle ne croit pas qu’on l’aime, elle a sans arrêt besoin de preuve. Et au bout d’un moment elle va se retrouver face à une personne qui va dire non mais en fait elle est jamais satisfaite et je ne peux pas maintenir ce rythme là. Je ne peux pas sans arrêt de dire que si je n’ai pas répondu au texto elle va être malheureuse, si j’oublie j’oublie que c’est sa fête elle va me le reprocher, si j’arrive trop tard et que je l’ai pas prévenu elle va me faire un une scène, elle va se mettre à pleurer, il a oublié de me dire qu’il avait rendez-vous avec quelqu’un (la blessure d’abandon peut concerner aussi bien les hommes que les femmes). Il y en a qui ne disent rien et qui encaissent mais qui sont malheureux. Et puis il y a ceux qui ne disent rien et puis qui envoient une pique plus tard. Mais aucun comportement n’est bien et sain.
7. Besoin d’un contrôle excessif
Les personnes qui ont une blessure d’abandon ont un besoin de contrôle excessif. Elles sont à l’affût des moindres faits et gestes des autres autour d’elles et c’est insupportable, et pour elles et pour les autres finalement. Mais c’est une manière de se sentir en sécurité, de se dire qu’on contrôle la situation et que donc on est en sécurité. “Ah il ou elle m’a envoyé un petit message: c’est bon il/elle m’aime. Ah j’avais dit que j’aimais les fraises et au restaurant il y avait une fraise dans son dessert et il ou elle me l’a posé dans mon assiette. Ce contrôle là les épuise et surtout ce dont elles ne se rendent pas compte, c’est que ça se voit. L’autre se rend compte qu’il est épié, que c’est comme si il y avait une analyse qui était faite d’elle ou de lui sans arrêt. C’est donc insupportable et au bout d’un moment la personne en face d’une personne avec la blessure d’abandon se dit qu’elle n’a pas les épaules suffisantes pour supporter, qu’elle n’arrivera jamais à satisfaire son partenaire parce que c’est trop lourd, trop exigeant. Et puis surtout ça oblige l’autre à se surveiller. Au bout d’un moment et ça devient vraiment toxique.
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