Mon enfant refuse de manger, que faire?

Je vais vous rapporter le témoignage et la question d’une maman concernant le refus de son   enfant de manger, dans lequel elle me dit ceci :

« Mon fils a deux ans et demi, il mange peu, il n’aime que les œufs, les frites et le lait et c’est tout, il aime beaucoup le chocolat, avant il prenait des bananes et des compotes maison, mais actuellement, il n’en veut plus, il ne mange ni fruits ni légumes, malgré tout ce que j’ai essayé avec lui, je ne sais plus quoi faire » !

Que se passe-t-il lorsqu’un enfant refuse de manger ? Quels en sont les enjeux ?

Alors, la maman, c’est la mère nourricière et ce n’est pas pour rien que l’on dit « nourricière » ! 

Notre rôle, nous, maman, c’est de combler les besoins vitaux de nos enfants or, l’alimentation est un besoin vital ! Lorsqu’un enfant ne veut pas manger ce qu’on lui donne, cela nous inquiète, on craint qu’il maigrisse, qu’il tombe malade, mais aussi, on ne peut pas remplir notre rôle de maman. Cela touche à quelque chose de très, très, profond d’un point de vue psychologique en soi.

Notre enfant ne veut donc pas manger, posons-nous la question de pourquoi ? Personnellement, je pense qu’il y a eu un rapport de force à un moment ou à un autre, en l’obligeant, par exemple, à manger et à terminer son assiette ; la maman devait être tellement inquiète, que l’enfant s’est installé dans un stress pour aller à table.

Pouvez-vous imaginer, lorsque vous passez à table, que quelqu’un scrute votre assiette, tout ce que vous mettez dedans, ce que vous allez manger ou pas, tout cela parce que l’autre est inquiet ? Il s’agit de la même chose concernant le coucher des enfants, les parents sont tendus avant ce moment parce qu’ils savent que cela va être dans un rapport de force, ou en tout cas dans quelque chose d’éprouvant. Là, c’est la même chose, l’enfant ressent le stress de ses parents et il ne peut plus manger !

Mon premier conseil, c’est que l’on ne substitue pas un repas à un enfant ! Cela veut dire que : si vous aviez prévu en entrée des carottes râpées, en plat principal des lasagnes et en dessert un yaourt au chocolat, que votre enfant dit non aux carottes râpées, dites-lui : « tu n’en veux pas, ok, mais tu n’auras pas autre chose », s’il dit non aux haricots verts par exemple, vous retirez les haricots verts, il dit oui au yaourt, vous lui donnez, et c’est tout.

Alors, vous allez me dire que l’on ne peut pas se contenter de donner un yaourt au chocolat à un enfant en guise de repas, il va falloir attendre des heures avant qu’il ne mange autre chose ? Si, on peut ! Sans cela, comment voulez-vous que votre enfant apprenne que l’on mange quand c’est l’heure du repas ? C’est l’erreur fondamentale que font les parents, et vous pouvez appliquer cela à d’autres domaines que la nourriture, en s’énervant et en expliquant qu’il faut manger des légumes à tout prix, parce que c’est bon pour la santé, etc…pour finalement céder parce que l’enfant arrive à tenir plus longtemps que ses parents. Les parents voyant que l’enfant ne mange pas sont complètement dévastés, ils pensent qu’ils ne peuvent pas l’envoyer au lit le ventre vide. Si on peut l’envoyer au lit comme ça ! Pensez-vous un instant que cela met en danger la vie de votre enfant ? Pensez-vous qu’il va tomber malade parce qu’il aura sauté un repas ? Vous avez des exemples d’enfants, dans le monde, qui ne mangent pas à leur faim tous les jours, et ils vivent quand même ! Pas en bonne santé je vous l’accorde, parce qu’il y a l’effet de cumule, mais ce n’est pas le cas pour votre enfant, cela ne va pas durer très longtemps. Si vous, vous le vivez sereinement sans que cela soit une punition, mais seulement une conséquence qui est évidente : « si tu ne manges pas, tu vas aller au lit sans avoir mangé, c’est évident ». On n’a même pas besoin de lui dire ; on peut toutefois lui rappeler en lui disant : « tu es sûr que tu vas arriver à tenir jusqu’au goûter comme ça, parce que tu n’auras rien d’autre » ? 

Il est question de le prévenir, de lui montrer les conséquences de « ses choix ». Il n’est pas question de questionner ses choix, s’il refuse de vouloir en changer.

C’est mon conseil principal ! 

Dans le témoignage, que je vous ai donné, l’enfant ne veut manger, au début que certaines choses, les bananes les compotes maison, on trouve ça super parce que l’on a trouvé une alternative, puis l’enfant dit stop aux compotes et que reste-t-il ? Alors, que fait la maman dans ces cas-là ? Elle lui fait des frites, des pâtes, des œufs, du lait, tout ce qu’il aime ! Que fait l’enfant ? Eh bien, il faut que vous preniez conscience d’une chose, c’est que l’enfant apprend de ce qu’il voit à l’extérieur. Or, l’enfant qui est en pleine construction et en apprentissage du monde extérieur se dit : « quand je dis que je ne veux plus de ça, maman arrête de me donner ça et elle me donne autre chose que j’aime ; j’ai juste à tenir et dire que je n’en veux pas, et ça marchera » !

Alors, écoutez-moi bien, et surtout cette maman qui m’a envoyé ce témoignage ; si aujourd’hui, on cède là-dessus, que va-t-il se passer dans quelques années, quand votre enfant va être grand, à l’adolescence, quand il voudra aller en boîte de nuit ou quand il sera  confronté à des situations à risques, que va-t-il se passer ? Il ne saura pas se dire non, parce qu’il ne connaîtra pas de limites ?  Il peut donc, tout essayer puisque les limites, il ne sait pas ce que c’est !

Vous-même, quand il va grandir et que vous lui direz non pour quelque chose, votre enfant va se souvenir qu’il peut dire non, lui aussi, puisque vous cédez.

Surtout, de grâce, ne faites pas ça, arrêtez immédiatement ce comportement, car, vous courez à de nombreux problèmes éducatifs, et ensuite on se demande ce que l’on a raté.

Il n’est pas question de se culpabiliser, parce que, dans ce témoignage du début, cette maman croit bien faire, en donnant autre chose à son enfant, mais, ce n’est vraiment pas lui rendre service !