Comment faire manger des légumes aux enfants ?
Noémie : Bonjour à tous ! Je vous retrouve aujourd’hui avec Élodie Beaucent, coache en nutrition qui va vous parler des légumes que vous avez du mal à faire manger à vos enfants. Donc, écoutez bien, elle va vous donner ses conseils pour faire manger du vert aux enfants.
Élodie : Oui, c’est vraiment un sujet qui me passionne. Je suis maman de deux enfants de 3 ans et 6 ans. J’étais avant enseignante en maternelle et j’ai fait plein d’expérimentation avec les enfants pour les aider à sortir de blocage alimentaire.
Ce que j’ai retenu de cette expérience, c’est d’abord que les parents ont besoin d’être créatif. J’ai souvent vu des parents qui me disaient : « oui, mon enfant ne mange pas de légume », et qu’ils leur donnaient souvent les mêmes formes, toujours des purées, ou des légumes en petit morceau, ou juste avec un morceau de beurre et c’est tout.
En fait, il y a des façons créatives pas très compliquées de cacher quelque part les légumes et qui permettent aux enfants d’en manger. Par exemple, on peut faire une quiche et mettre des tout petits morceaux de légumes. Dans une quiche lorraine par exemple, on rajoute des petits morceaux de légumes. Cela peut être aussi faire un riz ou faire des pâtes avec des petits morceaux et qui sont cuits dans la sauce tomate par exemple et vous faites une sauce tomate avec des tout petits morceaux de légumes.
Si votre enfant ne les sent pas ou ne les identifie pas trop et qu’après, il les a mangés, vous lui dites : « tu sais quoi, tu as mangé des carottes. » Ou vous lui dites : « tu as mangé des courgettes, c’est super ! Tu vois en fait, c’est bon et tu aimes cela. » Du coup l’enfant, il va se sentir valoriser et il va se dire que oui peut-être qu’en fait, ce n’est pas mauvais et qu’il peut aimer cela.
C’est un premier conseil que je vous donne et vous pouvez dans ce domaine-là trouver beaucoup de choses sur internet entre autres la recette du gâteau au chocolat et à la courgette. Eh oui, c’est possible de faire du gâteau au chocolat et de la courgette. Je l’ai moi-même testé avec mes enfants et il y a quand même dedans deux grosses courgettes râpées. En fait, la courgette fond dans le gâteau au chocolat et c’est assez magique, on ne la sent pas du tout au moment où on mange le gâteau.
Noémie : Donc cela, c’est une bonne illusion aussi pour les enfants et leur faire voir qu’ils peuvent aimer cela.
Élodie : Alors après, il y a un autre conseil aussi important pour moi, c’est de s’impliquer en cuisine avec les enfants. Votre enfant, s’il manipule les aliments, on est d’accord, Noémie tu es maman aussi, on le voit bien quand on cuisine beaucoup avec nos enfants. Un enfant qui manipule les aliments, qui manipule les légumes, qui va même goûter pendant qu’il prépare un petit morceau de carotte cru, un petit morceau de radis, qui va être intrigué, qui va créer son rapport avec son aliment, cela va être extraordinaire parce que du coup, il va être dans son propre univers et non pas dans l’univers des injonctions parentales de : fini ton assiette, mange tes légumes, dépêche-to. Il va être dans son univers d’expérimentation sensorielle puisque l’alimentation est sensorielle et les enfants sont très proches de leurs cinq sens plus que nous. Du coup, il va créer son rapport à l’aliment.
Je raconte rapidement une histoire que j’ai eue quand j’étais enseignante avec une petite qui détestait les carottes et on a fait un visage en légumes dans les assiettes. Ce sont eux qui choisissaient eux-mêmes sur un buffet. Ils pouvaient prendre avec les doigts. Ils pouvaient manger en préparant. Ils pouvaient jouer les légumes. Les enfants de maternelle, ils sont dans le monde de l’imaginaire.
Et cette petite Jeanne qui détestait les carottes avait choisit un gros bâton de carotte pour faire le nez du bonhomme et je l’ai vu manger sa carotte crue comme cela, sans sauce, sans rien.
Elle n’en revenait pas à elle-même, elle est venue me voir après, elle m’a dit : « Élodie, j’aime les carottes.
Noémie : C’est génial !
Élodie : Et le lendemain, la maman est venue me voir, mais comme si j’étais le messie : « mais Élodie, mais comment tu as fait. J’avais tout essayé sur les carottes et je te laisse ma fille une heure puis elle mange des carottes.
Et où je me suis moi-même demandé : qu’est-ce qui s’était passé ? En fait, elle avait simplement eu un espace dans lequel elle avait pu créer son propre rapport à l’alimentation.
Noémie : C’est cela parce que souvent aussi, cela vient aussi de la tension que mettent les parents sur mange, mange, mange absolument. Et je suis d’accord avec toi, quand on implique les enfants dans le repas et s’il y a des légumes quand on a fait, on a envie de goûter ce qu’on a fait. C’est tout à fait humain. Donc, l’enfant va être beaucoup plus à même de manger quelques choses qu’il a préparées ou auxquelles il a participé et même les tout petits, on peut les faire participer, tourner une sauce. Il n’y a pas besoin d’avoir un couteau pour cuisine.
Élodie : Complètement et cela m’amène au troisième conseil que je vous donne aujourd’hui qui est justement pour les parents. J’ai accompagné beaucoup de familles au départ dans mon activité avec des enfants qui avaient des blocages alimentaires et en fait très souvent, il y avait un blocage aussi au niveau des parents et encore plus souvent au niveau de la maman.
La maman qui surinvestissait ce sujet de l’alimentation, qui stressait beaucoup de voir son enfant qui ne mangeait pas correctement et qui du coup se plie en quatre. L’enfant, il voit que tout à coup sa maman donne beaucoup d’intérêt là-dessus donc, il se nourrit un peu de cela et cela crée un rapport de force avec l’enfant qui se bloque de plus en plus et la maman qui déploie des trésors dans tous les sens, mais qui ne marchent pas plus pour autant.
Du coup, ce qui est important à ce moment-là, c’est de ne pas congeler son enfant. J’en ai rencontré beaucoup des mamans qui congèlent leur enfant. C’est-à-dire qu’elles disent : mon enfant, il n’aime pas les légumes, il n’a jamais aimé cela et il n’aimera jamais cela. » Et c’est terrible. Alors, je ne nie pas qu’une maman comme cela fait beaucoup d’effort, cela n’a pas été simple et qu’elle a fait du mieux qu’elle pouvait.
Mais enfant qui entend sa maman dire cela, qui est son modèle, du coup il va se caler là-dessus et il va se dire : « elle a raison. Si elle le dit et que moi en effet, je n’aime trop cela du coup visuellement, je bloque tout de suite. »
Noémie : Oui, ce sont des prophéties autoréalisées.
Élodie : Et c’est terrible parce que cela met beaucoup plus de temps à être récupéré parce que justement le sensoriel n’a plus sa place et l’enfant visuellement il bloque. Il voit un brocoli, il ne touche même pas. Il ne cherche même pas à savoir comment cela a été cuit, avec quelle sauce ou quoi. Il n’y touche pas.
Donc, attention à ce que vous dites de vos enfants. Vous pouvez avoir un enfant qui a des difficultés à manger des légumes, mais il n’est pas difficile, c’est très important. Il a des difficultés par moment de manger certaines choses, mais il n’est pas cela et ce n’est pas une loi pour la vie. Ce n’est pas parce que vous avez galéré pendant un moment donné que cela va être difficile plus tard ou qu’il ne peut pas changer ses gouts après. Sinon vous le condamnez pour plusieurs années avec des blocages qui peuvent durer aussi à l’âge adulte.
Donc attention à votre façon d’en parler et déstressez-vous aussi, autre conseil très important. Arrêtez de vous mettre la pression. Je donne souvent l’exemple de mon fils Livio qui n’aimait pas du tout manger des crudités, de la salade pendant un temps de sa vie et il y en avait toujours à table. Moi, je les mangeais avec plaisir. Super important aussi, l’enfant il le modélise sur non pas ce que vous faites, ce que vous dites, mais sur ce que vous êtes. Et quand on mange, on est, on a un comportement, on a une façon d’être. Du coup votre enfant, s’il vous voit manger avec plaisir des aliments sains, il aura beaucoup plus envie de le faire lui-même.
Un jour, il me voyait manger de la salade, il goute, il n’aime pas cela. Puis, cela a duré comme cela plusieurs années. Je ne me suis pas inquiétée en me disant : mon Dieu, s’il déteste cela, peut-être qu’il n’aimera jamais cela. Puis moi toujours, je lui disais, et très important aussi : « il y a mille façons de manger une salade. On peut mettre des fruits dans la salade. On peut avoir une salade orange. On peut avoir une salade violette. On peut mettre des fruits secs. On peut mettre des sauces sucrées, des sauces salées. On peut mettre du fromage. On peut mettre de la viande. » Et mon fils disait : « ah bon de la viande dans la salade. » Mais oui, si tu veux, tu peux mettre des petits morceaux de jambon, etc.
Du coup, quand vous laissez ce champ ouvert pour l’enfant de dire, mais en fait cela peut être super merveilleux le monde de l’alimentation et toutes ses variétés, du coup vous l’appelez aussi dans son domaine à lui et vous en faites un aventurier du gout. Et mes enfants, ce sont des aventuriers du gout. Ils goutent à tout, ils s’amusent, même les choses pimentées, épicées, etc.
Un jour, mon fils a gouté la salade, il m’a dit : « maman j’aime la salade. » Il avait les yeux tout brillants et ça s’est fait très naturellement. Donc, attention à ne pas vous mettre trop la pression. S’il y a des moments où il ne mange pas, ce n’est pas grave. Un enfant peut aussi aller se coucher avec juste quelques bouchées dans la bouche, il ne va pas mourir de faim pendant la nuit. Donc, déstressez-vous, ayez du plaisir, remettez le plaisir de cuisiner et de vous alimenter au sein de votre famille et vous verrez que les choses vont se résoudre beaucoup plus facilement.
Noémie : Merci pour ces précieux conseils Élodie, j’espère que vous avez pris des notes, que vous allez tester toutes ces astuces que vous a données Élodie.
Élodie, on te retrouve comment pour en savoir plus.
Élodie : Alors sur ma chaîne YouTube ou sur mon site qui s’appelle Food’Joie. Vous retrouvez tous les liens en dessous de la vidéo.
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