Si tu ne veux pas souffrir
Il y a des choses que l’on fait automatiquement, sans se rendre compte qu’elles nous font souffrir. Cela devient particulièrement évident quand on réalise qu’on n’y arrivera jamais. La première de ces choses, c’est d’arrêter de vouloir que les autres changent ou de chercher à les faire changer. Pourquoi ? Parce que, déjà, posez-vous cette question : vous est-il déjà arrivé de vouloir changer quelque chose en vous ? Votre façon de vous alimenter, de réagir aux remarques, de prendre les choses à cœur, ou d’assumer le regard des autres ? Peu importe ce que c’était, il y a forcément eu des moments où vous avez voulu changer quelque chose. Était-ce facile ? Est-ce que vous y êtes arrivé ? C’est possible, mais cela n’a sûrement pas été facile. Alors, imaginez vouloir changer quelqu’un qui n’a rien demandé…
Eh bien, ce n’est pas possible. En plus, c’est très frustrant pour la personne concernée. Imaginez si quelqu’un voulait vous changer. Cela enverrait le message que l’on ne vous aime pas tel que vous êtes, qu’on voudrait que vous soyez autrement. Parfois, cela part d’une bonne intention : « Je veux que cette personne change pour son bien », par exemple, parce qu’elle est trop timide et que ce serait mieux qu’elle s’affirme. Mais, qui sommes-nous pour savoir ce qui est bon pour les autres ? En réalité, chacun sait ce qui est bon pour lui-même. Si une personne est vraiment malheureuse ou insatisfaite, elle essayera par elle-même de changer. On peut suggérer des choses, donner des pistes, mais cela s’arrête là. Il ne faut pas essayer de changer les gens, mais plutôt les aimer et les accepter tels qu’ils sont. C’est la meilleure façon de les encourager à s’épanouir, et peut-être, à vouloir changer certaines choses.
La deuxième chose qui fait souffrir, c’est de croire que tout sera toujours parfait, comme si la vie était un long fleuve tranquille. Non, tout a une fin dans la vie, les bonnes choses comme les mauvaises. C’est une bonne nouvelle pour les mauvaises, mais il faut accepter que cela s’applique aussi aux bonnes. Plus on en est conscient, mieux on se prépare aux hauts et aux bas. La vie ressemble à des montagnes russes, avec des moments très hauts et des moments très bas, accompagnés de petites turbulences. Une vie parfaitement linéaire, sans problèmes ni obstacles, ça n’existe pas. J’ai rencontré beaucoup de gens et je n’ai jamais vu quelqu’un qui n’a jamais rencontré de difficultés. Il faut donc accepter que les épreuves font partie du voyage.
C’est vrai qu’on peut, avec un regard rationnel, essayer de classer les événements selon leur gravité. Par exemple, on pourrait penser que perdre un enfant est bien plus grave que perdre un animal de compagnie, mais cela n’a pas vraiment de sens. Prenons un exemple extrême : une personne qui perd son chat pourrait être bouleversée au point où cette perte représente, pour elle, une énorme tristesse, car ce chat était sa seule compagnie. Bien sûr, de l’extérieur, perdre un enfant semble bien plus tragique. Pourtant, on ne peut pas évaluer les souffrances des autres de cette manière. Chacun vit ses émotions selon ses expériences, et ce qui est insurmontable pour l’un peut sembler insignifiant pour un autre. Il est donc important de ne pas juger les émotions des autres et de comprendre que la souffrance est subjective.
La troisième chose à savoir pour éviter la déception et la souffrance, c’est que la majorité des gens, probablement plus de 90 %, ne nous aiment pas pour qui nous sommes réellement, mais pour ce que nous représentons ou ce que nous faisons pour eux. Cela peut blesser notre ego, mais c’est une réalité. On le remarque quand, à certains moments difficiles de notre vie, certaines personnes s’éloignent. Ces personnes ne nous aimaient pas pour qui nous étions, mais pour le rôle que nous jouions dans leur vie à ce moment-là. Ce n’est ni bien ni mal, c’est simplement humain. Nous agissons souvent de la même manière sans nous en rendre compte. Lorsque ces personnes s’éloignent ou nous déçoivent, il est important d’accepter cela.
Il faut aussi comprendre que nous vivons dans un monde où il existe des gens malveillants, des escrocs, des personnes qui peuvent nous blesser. Ce n’est pas personnel, c’est juste la réalité du monde dans lequel nous vivons. Il ne s’agit pas de se protéger en anticipant constamment le pire, mais d’être conscient que ces choses peuvent arriver. Quand elles se produisent, cela devient moins douloureux, car nous sommes prêts à les affronter. Souvent, ce qui fait le plus souffrir, c’est de se demander pourquoi cela nous arrive à nous, comme si nous étions spécifiquement visés. Mais en vérité, cela n’a rien à voir avec nous en tant qu’individus. Ces comportements négatifs existeraient avec d’autres personnes aussi.
Enfin, il est essentiel de se rappeler que tout, absolument tout, a une fin. Cela rend les épreuves plus supportables, car nous savons que, quoi qu’il arrive, cela finira par passer.
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