Calmez vos angoisses : un exercice
Arrêter le moulin dans sa tête. Il est un autre sujet : ce sont ces pensées dont vous n’êtes parfois même pas conscient. Ce sont elles qui provoquent vos émotions. On croit souvent qu’on se met en colère parce que notre enfant n’a pas débarrassé la table, que notre patron était de mauvaise humeur, que ça ne s’est pas passé comme on l’aurait voulu. Or, ce n’est pas le cas du tout. En fait, la pensée va générer l’émotion. Je m’explique : vous voyez quelque chose se produire devant vous. Je sais pas… vous rentrez à la maison, et puis il y a de la vaisselle qui traîne dans l’évier, des jouets partout, et ça vous met en colère. En fait, ce qui vous met en colère, ce n’est pas de voir l’évier plein ou les jouets partout. Ça, c’est ce que vous observez, et une fois que vous avez vu ça, une pensée va se créer dans votre cerveau et dire : « Ils se moquent de moi, c’est toujours pareil, ils n’en ont rien à faire de ce que je dis, on ne m’écoute jamais. » Voilà les pensées qui, en fait, vont déclencher votre colère. C’est pareil avec n’importe quelle émotion.
Prenons l’anxiété, par exemple. Vous allez commencer à vous dire : « Oh là là, demain, j’ai une présentation. Je vais la rater, ça va mal se passer, etc. » Eh bien, ce sont ces pensées qui vont générer de l’anxiété, et pas le fait d’avoir une réunion importante qui génère l’anxiété. J’espère que je suis claire : il y a un événement qui génère une pensée, qui va générer une émotion, et cette émotion va générer une action. Par exemple, hurler sur son enfant en disant : « Mais vous vous moquez de moi, il y a des jouets partout et de la vaisselle qui traîne ; vous auriez pu nettoyer et ranger. »
Pour l’exemple de l’anxiété, cela pourrait vous empêcher de dormir ; vous allez ressasser ces pensées. Ces pensées parasites sont donc en vous, et en vous attaquant à elles, vous allez éviter des émotions de colère, d’angoisse, de peur, et autres. C’est en vous attaquant à ces pensées que vous allez diminuer la charge émotionnelle et donc les actions qui pourraient en découler. Je vais vous donner un exercice absolument fantastique si vous voulez arrêter ces pensées parasites qui déclenchent en vous des émotions désagréables. On voit ça tout de suite dans cette nouvelle vidéo.
Une fois que vous aurez compris que ce ne sont que vos pensées qui viennent polluer votre équilibre émotionnel, et que vous aurez appris comment travailler à partir de ces pensées, eh bien, l’anxiété, les colères récurrentes, et bien d’autres choses vont pouvoir s’alléger dans votre vie. Bien sûr, cet exercice est à refaire plusieurs fois ; mais vous allez voir, déjà rien qu’une fois, à quel point cet exercice est puissant.
La première chose à faire, eh bien, c’est premièrement d’identifier cette pensée. Alors, pour certains, c’est plus facile quand ce sont des angoisses : on sait ce qu’on est en train de se raconter. Parfois, non ; on est en plein milieu de son lit ou on est en train de faire autre chose, on a une sorte de boule dans le ventre, et on n’arrive pas à identifier ce qui se passe. Il faut se mettre au calme et essayer de voir ce qui a généré cette émotion. À quoi est-ce que j’ai pensé ? Qu’est-ce que je me dis en ce moment ? Il suffit que vous soyez inquiet pour une facture ou pour n’importe quoi, et donc votre corps a généré une émotion sans que vous soyez conscient des pensées présentes dans votre tête. La première étape sera donc d’identifier cette pensée.
Étape numéro 2 : il va falloir la sortir et l’extraire de vous, et pour cela, vous allez l’écrire. Alors, ne tapez pas sur votre téléphone ou sur un clavier : prenez un papier, un crayon. Moi, je vous invite à avoir un petit carnet dédié à cela. Écrivez cette pensée qui vous pollue. Par exemple : « La réunion de demain m’angoisse profondément ; le rendez-vous que j’ai avec mon directeur provoque chez moi beaucoup d’inquiétude ; je dois aller à un rendez-vous médical et je suis anxieuse à cette idée ; j’ai une énorme facture à payer et je ne sais pas comment je vais gérer cela. » Écrivez ce qui vient, quelles sont ces pensées parasites, celles qui génèrent votre émotion.
Attention, parfois, vous avez de vraies raisons d’inquiétude. Je ne parle pas de cela, par exemple si vous avez un énorme découvert à la banque. Souvent, quand on s’inquiète pour l’argent, ce n’est pas toujours parce qu’on en manque, mais parce qu’on s’inquiète de ce qui pourrait se produire, de ne pas y arriver, de se retrouver dans une situation difficile qui n’est pas encore là. Donc si vous avez déjà 10 000 € de découvert à la banque et que vous vous inquiétez, j’ai envie de dire que c’est normal. Mon exercice ne pourra rien faire pour vous. Moi, je parle vraiment des pensées irrationnelles. Tout va bien, et vous vous dites que peut-être le ciel va vous tomber sur la tête. Ou alors c’est de l’interprétation, comme on l’a vu pour la colère tout à l’heure. C’est-à-dire que vous voyez quelque chose et vous interprétez cela d’une manière négative. Ca arrive souvent avec son partenaire, ses enfants et avec ses relations interpersonnelles. Par exemple, vous vous dites : « Ah, il n’a même pas levé le nez quand je suis rentrée à la maison, il ne m’aime pas », alors que peut-être il vient d’avoir une mauvaise nouvelle ou qu’il est lui-même dans ses pensées. Vous pensez que votre enfant « vous cherche » parce qu’il a laissé traîner des affaires ou est encore arrivé en retard. Vous voyez, ce sont ces choses d’interprétation ou d’angoisse que vous vous faites pour quelque chose qui n’est pas encore arrivé. Vous avez peur de la mort, alors qu’il n’y a aucune raison. Si votre médecin vous dit que vous avez une maladie incurable et que vous allez décéder dans trois mois, eh bien oui, c’est normal que vous soyez inquiet. Ce que je sais, c’est qu’il y a une vraie raison à cette somatisation.
Voilà, j’espère avoir planté le cadre. Cet exercice est fait vraiment pour ces pensées qui vous polluent et qui n’ont pas de raison d’être. Une fois que vous avez noté ce qui a provoqué cette émotion, réécrivez cette phrase en ajoutant « Je pense que ». Parce qu’en fait, il va falloir prendre un peu de recul et de distance par rapport à cette pensée. Parce que quand vous la générez, vous la tenez pour vraie.
Votre enfant renverse pour la troisième fois son verre d’eau, alors que vous lui aviez dit qu’il fallait le mettre devant l’assiette et pas sur le bord de la table, et vous vous dites : « il le fait exprès ». Cette pensée de « il le fait exprès », au moment où vous la générez, pour vous, c’est vrai : il le fait exprès. Et quand vous vous en prenez à lui, c’est parce qu’une part de vous est fondamentalement persuadée, à ce moment-là, que votre enfant a fait exprès de faire tomber son verre, rien que pour vous embêter et pour vous montrer qu’il ne vous écoute pas et qu’il n’en a rien à faire de ce que vous dites. Donc, il y a de quoi être en colère. Mais ça, ce n’est pas vrai. Ça, c’est votre interprétation. La réalité, c’est juste que c’est un enfant, et que même si vous avez répété déjà plusieurs fois qu’il ne fallait pas le faire, eh bien, il oublie tout simplement, et il ne le fait ni pour vous chercher ni pour vous embêter. Si vous croyez cela, alors il faudra suivre d’autres vidéos sur les problèmes d’interprétation qu’on peut avoir.
Donc, une fois que vous avez mis cela, vous mettez « je pense que », et vous notez ce que vous pensez. Vous reprenez votre phrase : « je pense que, parce que mon enfant renverse son verre à chaque fois, qu’il ne remet pas son verre à l’endroit où je lui ai demandé, c’est qu’il ne m’écoute pas et qu’il n’en a donc rien à faire de ce que je dis, et que je n’ai donc aucune importance, qu’il me cherche et qu’il me provoque », etc.
Quatrième étape : vous allez vous poser plusieurs questions. La première, c’est : est-ce que c’est vraiment vrai ? Mais pas juste comme ça : « est-ce que c’est vraiment vrai que… » et vous relisez votre phrase. Est-ce que c’est vraiment vrai que mon enfant n’en a rien à faire de moi, ne m’écoute jamais et veut vraiment me contrarier quand il fait cela ? Ou est-ce qu’il y a une autre lecture de ça ?
Laissez venir ce qui vient et soyez le plus objectif possible. Bien sûr, cet exercice, surtout pour la colère, est à faire quand vous avez retrouvé vos esprits, votre calme et votre sérénité, parce que sur le moment, quand vous êtes en colère, si vous faites cet exercice, vous allez être sûr de ne pas en démordre : oui, votre enfant vous cherche !
Deuxième chose : posez-vous la question : y a-t-il une solution positive à cela ? Y a-t-il une autre issue que de me faire du souci, de ruminer ça dans ma tête ? Est-ce qu’il y a une solution pour que cela n’arrive plus, ou pour que je me sente mieux ? Alors, ça, c’est plus vrai dans l’anxiété. Par exemple : « ma réunion, tout va être raté », ou « ce rendez-vous, ça va être négatif, je vais me faire licencier », ou « on va me faire des reproches », etc. Est-ce qu’il n’y a pas un autre scénario ? Parce qu’en fait, ce que vous avez fait, c’est que vous avez fabriqué un scénario. Ça, c’est quand on projette des choses dans le futur.
Voilà, quand on se dit : « voilà ce qui va arriver ». Donc, c’est vrai que cela ne concerne pas toujours la colère ; là, c’est plus sur les peurs, les angoisses. Donc, quand on projette dans le futur quelque chose de négatif, est-ce qu’on ne peut pas projeter la même chose, mais en positif ? Est-ce que ce rendez-vous ne pourrait pas super bien se passer, cette réunion être à notre avantage, etc. ? Est-ce qu’il n’y a pas un moyen pour que ça se passe bien, finalement ? Est-ce que c’est sûr que ça va se passer mal, quoi qu’il arrive ? Et si c’est sûr, c’est peut-être parce que vous avez mal préparé votre réunion. La deuxième chose, ça peut être aussi, si c’est un rendez-vous où vous savez que vous avez fait quelque chose : eh bien oui, encore une fois, si vous savez que vous avez fait quelque chose, comment allez-vous pouvoir faire pour vous justifier, pour expliquer ou pour faire votre mea culpa, tout simplement ? Prendre la mesure et la leçon de cela pour proposer à votre employeur des solutions positives. Et si c’est parce que votre réunion vous l’avez mal préparée, et que vous savez qu’elle va mal se passer, eh bien, si vous commencez à angoisser, alors que la réunion n’a pas encore eu lieu, qu’est-ce que vous pouvez faire positivement, là, maintenant, pour que cela se passe bien ? Quitte à vous coucher à cinq heures du matin, il vaut peut-être mieux arriver très fatigué mais préparé, plutôt que pas du tout.
Enfin, dernière question à vous poser : qu’est-ce que je peux avoir comme pensée positive, donc complètement différente, qui peut m’aider à ne plus suivre cette pensée-là ? Il suffit de nourrir quelque chose de différent. Il n’y a pas de place pour tout dans votre cerveau ! Vous ne pouvez pas commencer à penser que ça va mal se passer et en même temps vous dire : « ça va être génial, je vais être en forme, je ne vais pas perdre mes moyens, je vais me sentir bien, j’aurai bien préparé, ça va se dérouler de telle ou telle façon ». Vous ne pouvez pas nourrir ces deux choses en même temps. Donc, si vous remplacez ce scénario négatif par un scénario positif, alors vous allez trouver de l’apaisement.
Je récapitule les étapes :
Premièrement, identifiez quelle pensée est venue dans votre tête.
Deuxième chose, notez cette pensée (ça peut être plusieurs lignes, si vous avez plusieurs choses dans votre tête). Donc, qu’est-ce qui a généré cette émotion ? En l’écrivant sur un papier.
Troisièmement, prenez du recul en mettant « je pense que » et réécrivez la phrase. Dites-vous : ce n’est pas parce que je pense que c’est comme cela que c’est la vérité.
Ensuite, posez-vous les trois questions : est-ce que c’est vraiment vrai que ça va se passer comme cela, ou que c’est vraiment comme ça que l’autre agit, etc. ? Y a-t-il une solution positive pour que cela n’arrive pas ou pour interpréter autrement ? Et enfin, quelle pensée différente et donc positive, qui va à l’encontre de cela, peut m’aider à réagir à cette pensée ?
Celle-ci aussi, vous allez l’écrire et la répéter comme un mantra. Voilà, il va falloir vous la répéter : « Ce n’est pas parce que mon enfant fait tomber son verre dix fois d’affilée qu’il ne m’aime pas, qu’il ne m’écoute pas ou qu’il ne me respecte pas. C’est juste un enfant immature qui n’a pas encore acquis l’expérience et l’apprentissage de mettre son verre à un autre endroit pour ne pas le renverser. »
J’espère que cette vidéo vous aidera à vous « dépolluer » le cerveau. Véritablement, c’est à cela qu’on reconnaît une bonne ou une mauvaise journée : c’est à la somme de pensées négatives que l’on va cultiver toute la journée. Quand la somme des pensées négatives est supérieure à celle des pensées positives, alors on a des journées pourries, on est épuisé psychologiquement, on ne se sent pas bien ; cela crée moins de joie, moins de bien-être. Donc, c’est vraiment en cultivant des pensées différentes que votre joie de vivre et votre bien-être intérieur pourront se développer.
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