Assumer le regard des autres

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Comment, quand on est parent, assumer le regard des autres par rapport à des décisions que l’on pense justes pour ces enfants. Décisions justes par rapport à l’éducation qu’on veut donner mais qui se heurtent au regard des autres. Il n’est pas toujours facile d’assumer ses choix et ses décisions. Alors comment peut-on faire pour s’affranchir du regard des autres? 

Cette vidéo m’a été inspirée par une personne que j’ai en ce moment en coaching et je suis certaine que ça concerne énormément de parents. En fait, cette maman a du mal à assumer ses choix. Exemple: ses enfants ont encore des tétines, ils sont grands et elle a refusé de leur enlever. Comme on n’a jamais vu un enfant de 15 ans avec une tétine dans la bouche, il est évident pour elle qu’à un moment ses enfants vont l’abandonner pas d’eux-même. Pour elle ce n’est pas grave. C’est vrai qu’effectivement ça peut déformer les dents mais plus ils grandissent et moins ils ont la tétine. En tout cas, elle assume ce choix là. Evidemment à l’école elle ne peut pas laisser les tétines à ses enfants. En revanche, elles leur donnent systématiquement quand elle vient les chercher. Et parfois elle a des remarques de personnes qui lui font sentir que ce qu’elle fait, ce n’est pas bien. Je veux déjà vous dire la chose suivante: personne, que ce soit moi ou quelqu’un d’autre, ne sait mieux que vous ce qui est bon pour vos enfants. Il faut souvent écouter son cœur et c’est vraiment ça qui compte: faire avec le cœur. A partir du moment où vos enfants ne sont pas en danger, vous avez le droit de prendre des décisions. D’ailleurs c’est ce que font les parents: on prend des décisions tout le temps pour nos enfants, en tout cas jusqu’à ce qu’ils soient en capacité de décider pour eux-mêmes. Et ce n’est pas demain la veille puisque ils vont être sous notre responsabilité pendant 18 ans au moins. On va faire le tour de cette question en 3 points très simples et je vais vous donner mon astuce ultime pour enfin assumer ce regard des autres quand justement il vous gêne où il vous met mal à l’aise.

1. Accepter de déplaire

On a souvent envie de plaire aux autres sans se rendre compte que de toute façon on déplaît. Quoi que l’on fasse, il y aura toujours quelqu’un pour trouver à redire dans ce que l’on fait. Il faut donc déjà accepter que nos décisions, nos choix, ne sont pas les mêmes que ceux des autres. Encore une fois, il n’y a pas une bible sur comment faire, ou comment agir ou comment éduquer ses enfants, à laquelle tous les individus devraient se conformer. Non, il y a des parents, il y a des enfants, et chacun fait ce qu’il veut avec son éducation. Donc la première étape c’est de se dire psychologiquement je vais déplaire et je l’accepte.

 

2. Ne pas oublier la raison de ses choix

Deuxièmement, il ne faut pas oublier les raisons pour lesquelles vous faites ce que vous faites. Par exemple quand je demande cette maman ce qu’elle fait quand ses enfants veulent manger un paquet de bonbon par exemple, elle me répond “je me dis, que mes enfants, au bout d’un moment, ça va les écœurer, ils vont arrêter d’en manger ou ils vont être malades et du coup ils n’auront plus du tout envie d’en manger. Résultat, plutôt que de leur interdire quelque chose, je préfère les laisser faire”. Mais elle n’est pas capable d’assumer ça publiquement face au regard des autres qui pourrait être réprobateur et la faire se sentir mal à l’aise. C’est pour ça qu’il est fondamental de vous rappeler pourquoi vous le faites et pour qui vous le faites. Est-ce que vous le faites pour plaire aux autres, ou parce que c’est une décision éducative que vous prenez vous-même pour le bien-être de vos enfants. D’accord je vais peut-être déplaire, mais ce que je fais, c’est pour le bien être de mes enfants. Peut-être que même je peux avoir de la compassion pour les enfants des autres qui n’ont pas des parents qui leur permettent d’expérimenter ou de faire autrement. Il  faut vraiment être conscient du fait que c’est votre choix, que vous savez pourquoi vous le faites. Et tant pis pour le qu’en dira-t-on. Il y aura toujours des gens pour vous juger. Je me souviens d’un jour où j’avais décidé de laisser mes enfants se rouler par terre. Je mettais en pratique des outils que je vous conseille d’ailleurs pour gérer les crises de colère quand mes enfants faisaient une crise parce que j’avais dit non pour un bonbon ou Dieu sait quoi. Et je les laissais ne pas être contentes donc. Bien évidemment je restais près d’elles et parfois elles étaient très en colère mais j’attendais que la crise se passe tranquillement. Évidemment on entend certaines réflexions, on croise quelques regards de biais et en diagonale, des regards désapprobateurs par rapport à ce qui est en train de se passer. Mais  finalement ça va passer et ces personnes-là vous auront oublié dans 5, 10 ou 15 minutes. Ou en tout cas vous n’allez peut-être jamais les revoir. Et si les autres ne sont pas contents, et bien tant pis, même si c’est vrai que la situation à ce moment n’est pas agréable pour vous.

3. Assumer ses positions

On arrive justement au point fondamental de cette vidéo: comment fait-on pour arriver à assumer. En fait, il s’agit juste d’assumer vos décisions au lieu de chercher à vous justifier. Par exemple, si on dit à cette maman “mais ils sont un peu grands vos enfants, à 8 ans on n’a plus de tétine”, on peut répondre “Ah oui vraiment ? Finalement un jour ou l’autre il va bien la lâcher et puis ce n’est pas bien méchant”. Assumer mais ne pas chercher à se justifier. Trop souvent, quand on est face au regard des autres, on veut leur expliquer le bien-fondé de nos décisions, ou pourquoi on les a prises. C’est surtout vrai quand on est face tout le temps aux mêmes personnes, par exemple dans sa famille. On est souvent confronté à ses parents et à ses frères et sœurs qui remettent en question certains types d’éducation, et qui régulièrement vous font remarquer que vos enfants sont mal élevés, ou que ce que vous faites ça va ça va les rendre capricieux. Dans ces cas-là dites “Ah oui vraiment?  Ah tu as remarqué toi aussi? Ah c’est rigolo! Oh bah moi tu sais je teste ça finalement, peut être que ça ne va pas marcher du tout. Moi je connais des enfants avec qui on est très strict et qui finalement font n’importe”. Défendez votre position envers et contre tout. Si on revient sur l’exemple que je vous donnais tout à l’heure avec mes enfants, à cette petite mamie qui m’avait dit “Ah si vous les laissez faire vous verrez ce qu’ils feront plus tard” j’aurais pu répondre “Ah vraiment? Vous croyez que ça va empirer ou c’est juste parce qu’ils sont tout petits et qu’ils ne savent pas gérer leurs émotions?” Ou alors j’aurais pu aussi répondre “Ah bon? Et vous me conseillez de faire quoi exactement”. Et si elle m’avait répondu “leur dire de se taire et de leur mettre une claque” j’aurais pu dire “Ah oui vraiment? C’est ce que vous auriez fait? Ah non mais moi je n’ai pas envie de faire vivre ça à mes enfants”. Il ne s’agit pas d’être dans un combat d’égo où on veut avoir raison, ni dans une posture de victime où on veut se justifier. Il s’agit  juste d’être droit dans ses bottes et d’assumer les décisions que l’on prend parce qu’on les juge bonnes pour nos enfants. Si ils mangent des bonbons et sont en train de vider le paquet et qu’on vous fait la remarque que c’est addictif, qu’ils vont avoir mal au ventre, vous pouvez dire “Ah oui et bien justement tu ne crois pas que si ils finissent tout le paquet et qu’ils ont mal au ventre ça va les vacciner et qu’après ils n’en mangeront plus ou en tout cas avec parcimonie?”. On sait d’après toutes les études ont été faites sur ce sujet que plus il y a d’interdits, plus on empêche, et plus ça crée du désir chez vos enfants. Donc autant ne pas attiser ce désir. A partir du moment où il n’y a pas d’interdit il y a moins de transgression.