Education : ce qu’il faut cesser de faire

 Vous êtes parents et vous avez le désir de donner le meilleur à vos enfants. Mais je me dis aussi qu’il faut déjà être bien avec qui l’on est pour pouvoir donner le meilleur. Que doit-on abandonner pour être le meilleur parent ?

Se culpabiliser = se responsabiliser

Trop souvent les parents se culpabilisent. Mais vous n’êtes pas parfait et vous ne le serez jamais. C’est une chose à laquelle il faut renoncer. Renoncez à vouloir être quelqu’un d’autre que ce que vous êtes, acceptez d’être tel que vous êtes, là, en ce moment, même si ça ne vous convient pas. La culpabilité ça ne sert à rien. Ca va renforcer ce que vous n’aimez pas chez vous. Parce qu’en étant dur avec vous ben vous serez dur avec les autres. Et c’est un espèce de cercle vicieux duquel vous ne pouvez sortir pas. A la place, responsabilisez-vous. Un parent responsable est un parent qui prend la responsabilité de ce qu’il a fait. Vous avez blessé par des mots ou par des gestes, vous en prenez la responsabilité, vous ne vos jugez pas, vous comprenez que à ce moment-là c’est ce qui vous a semblé et être le mieux pour gérer la situation, que le calme revenu vous reprenez la responsabilité de ce que vous avez fait et vous vous excusez. Ce que va retenir votre enfant ce n’est pas ce que vous avez dit ou ce que vous avez fait. C’est le fait de s’être senti responsable et coupable. Si vous vous excusez, alors vous effacez le mauvais comportement. Je vous assure c’est très sérieux ce que je vous dis. Ce qu’attend votre enfant ce n’est pas d’avoir des parents parfaits. Ce qu’il attend c’est d’avoir des parents justes et pour être juste c’est de revenir sur ces mauvais comportements. On peut dire à son enfant “Voilà loulou, quand tu a écris sur le mur, ça m’a rendu tellement en colère que je t’ai dit quelque chose mais ce n’est pas vrai, je ne le pensais pas; tu es un bon enfant et je sais bien que c’est à moi de t’apprendre à ne plus utiliser tes crayons sur les murs; je sais bien que tu ne l’as pas fait exprès, que tu ne l’as pas fait pour me fâcher; j’aimerais que tu écrives désormais sur des feuilles de papier parce que ce n’est pas acceptable; mais mon attitude n’était pas ajustée à ce que tu as fait, ce n’était pas juste, ce n’était pas bien de ma part de le faire; tu ne méritais pas ça”.

Ne pas se faire confiance

Trop de parents pensent qu’ils ne sont pas assez qualifiés pour s’occuper de leurs enfants ou qu’ils n’en savent pas encore assez et veulent devenir de super parents, de merveilleux parents. Vous êtes déjà le meilleur parent pour votre enfant, c’est sûr et certain, j’en suis convaincue. D’ailleurs si vous lui demandez, votre enfant dira qu’il ne veut pas un autre papa ou une autre maman. Il vous aime tel que vous êtes. Nos enfants, quand ils sont jeunes, nous aiment de façon inconditionnelle. Ils nous pardonnent tout, quand on s’excuse ils nous disent que ce n’est pas grave et nous pardonnent instantanément. Ils n’ont pas de rancune. Soyez comme un enfant avec vous-même. Faites vous confiance, arrêtez de vous juger, arrêtez d’écouter ce que disent les autres, arrêtez de vouloir ressembler à quelqu’un d’autre. Faites avec vos enfants comme vous le sentez dans votre cœur, à partir du moment où c’est joyeux de le faire comme ça, où ça nourrit chez vous quelque chose de bon. Si vous n’êtes pas un cordon bleu et que vous faites manger des plat surgelées à vos enfants et bien faites le, ça ne les tuera pas, ne vous forcez pas à vouloir devenir un cordon bleu juste parce que vous vous culpabilisez ou que vous vous dites c’est comme ça qu’il faudrait faire. Faites-vous confiance. Personne ne sait mieux que vous ce qui est bon pour vous et ce qui est bon pour vos enfants.

Se mettre la pression

Je vois ça chez tous les parents que j’accompagne: pression sociale, pression de résultat, pression de remplir sa todo list, pression de faire bien, pression, pression, pression. Vous êtes déjà suffisamment stressé, vous avez déjà suffisamment à faire et vous mettre la pression ne sert à rien. Il s’agit au contraire de savoir comment vous pourriez vous décharger au maximum, comment vous pourriez en faire moins. Ce n’est pas négliger vos enfants, ce n’est pas être un mauvais parents que de relâcher un peu, de les mettre peut-être plus à contribution, Les enfants quand ils sont petits ne demandent pas mieux qu’à nous aider. Et d’ailleurs on devrait les faire participer plus tôt car ils sont toujours d’accord pour débarrasser une table, pour laver quelque chose, pour faire le ménage avec nous.

Surprotéger vos enfants

En tant que parents nous sommes là pour veiller à leur sécurité. Mais les surprotéger ne sert à rien. Il faut les laisser faire des erreurs, il faut les laisser grimper à des branches, à condition bien sûr qu’ils ne soient pas à 4 mètres du sol. Un petit bobo vaut mieux qu’une surprotection parce que c’est comme ça qu’ils prennent confiance en eux. C’est comme ça qu’ils arrivent à dépasser leurs limites, à se rendre compte des dangers également. Donc ne surprotégez pas vos enfants. Je sais que c’est difficile quand on est parents mais l’école de la vie est une école formidable qui va leur permettre de construire eux-mêmes leurs propres armes. 

Laissez-les échouer

C’est important. Je vois trop souvent des parents être tellement centrés sur le fait que leur enfant doit y arriver. Mais un enfant qui échoue est un enfant qui apprend. Il n’y a pas d’apprentissage sans échec. On ne valorise pas l’échec et à l’âge adulte, on a tellement peur d’échouer qu’on ne réalise pas certaines choses et c’est dommage. L’échec est juste une étape avant la réussite. Votre enfant, avant de savoir marcher, est tombé tellement de fois. Et vous ne lui avez pas dit, écoute tu n’y arrives vraiment pas, laisse tomber. Vous ne lui avez pas dit ça parce que vous saviez qu’il allait marcher. Alors pourquoi ne feriez-vous pas la même chose dans d’autres domaines? Il n’arrive pas encore bien à lire alors que d’autres enfants y parviennent? Et bien faites-lui confiance, il va y arriver aussi. Il a juste peut-être besoin de plus de temps et ce n’est pas parce qu’il n’y arrive pas maintenant qu’il sera en retard par rapport aux autres. Ce n’est pas ça qui va déterminer le futur de votre enfant à l’école. Plutôt que de faire ses devoirs à sa place, acceptez qu’il se plante à un exercice pour que justement après vous puissiez analyser l’erreur et pouvoir revenir dessus pour ne plus la faire. Plus on va faire des erreurs, plus on va progresser.

Tout miser sur les résultats scolaires

Quelle pression on met à nos enfants par rapport à ça ! Les cours particuliers pour les enfants non jamais autant fonctionné aujourd’hui qu’à une autre époque tant les personnes sont stressées à l’idée d’avoir des enfants qui échouent. Mais ça veut dire quoi échouer? Est-ce que être pâtissier, c’est être en échec? Est-ce qu’être plombier, c’est échouer? Est-ce qu’être musicien, c’est être en échec? Le problème de tout miser sur l’école c’est qu’on ne détecte pas d’autres talents qu’ont nos enfants et qu’on ne les révèle pas. Et donc on les empêche de grandir et de s’épanouir dans autre chose que le scolaire. Je vous encourage vraiment à regarder quelles sont les compétences innées vos enfants, ce vers quoi ils vont automatiquement et de nourrir ça chez eux et de le valoriser même si l’école ne le fait pas. Bien sûr, ça ne veut pas dire qu’il faut les laisser échouer complètement et couler à l’école. Mais ça veut dire qu’il faut arrêter de leur mettre la pression. D’abord parce que ça ne veut rien dire on a vu des élèves avoir des difficultés et réussir formidablement bien leur vie dans un autre domaine que quelque chose de très scolaire. L’intelligence ne se mesure pas aux notes que l’on a mises sur notre bulletin scolaire. L’intelligence c’est tellement plus que ça et tous les enfants sont intelligents, mais tous ne sont pas capables d’être bons à l’école. Tout le monde n’est pas capable d’être le meilleur en mathématiques, en français ou dans d’autres choses. Il y a des enfants qui scolairement s’épanouissent très bien, ils sont bons dans toutes les disciplines mais c’est une très petite minorité.