Peut-on se passer des fessées ?

Cela n’est pas mon habitude… Mais j’aimerais aujourd’hui rebondir sur l’actualité pour donner une opinion plus personnelle sur un sujet qui me touche : celui de la fessée, et plus largement des violences morales et physiques encore trop souvent prodiguées aux enfants dans notre pays. Autant vous le dire tout net : je refuse en bloc toute violence faite à un enfant en vue de l’éduquer. Trop de personnes imaginent encore qu’une petite fessée n’a jamais fait de mal à personne, mais cela est loin d’être le cas. La proposition de loi qui vient d’être adoptée le 29 novembre fera, je l’espère, évoluer les mentalités plus rapidement.

La triste exception culturelle française

Aujourd’hui encore, en France, il est légal pour un parent de taper sur son enfant ! Pourtant la fessée est déjà interdite dans 54 pays… En Suède, cela fera bientôt 40 ans que ce type de comportement est puni par la loi. Cette simple réalité devrait suffire à nous interroger ! Comment cet écart est-il possible ? Comment en est-on arrivés à un tel décalage entre la loi et les idéaux dans notre pays ?

Les parents qui frappent leurs enfants sont généralement inconscients des conséquences de leur geste, et sont simplement démunis et en manque de repères.
Une loi a failli être adoptée l’année passée afin d’interdire tout châtiment corporel à l’encontre de son enfant. Elle a malheureusement été rejetée pour des questions de forme. Une nouvelle loi est actuellement à l’étude. J’espère de tout mon cœur que cette fois-ci sera la bonne !



Entendons-nous bien, je ne me permettrai jamais de juger les parents qui utilisent encore la fessée. Les parents qui frappent leurs enfants sont généralement inconscients des conséquences de leur geste, et sont simplement démunis et en manque de repères. Les mauvaises habitudes ont la vie dure, et seul un véritable changement dans les mentalités nous permettra d’y mettre un terme.

Mais ayant moi-même été une enfant battue, je ne peux pas rester devant cet état de fait les bras croisés. Je me dois de vous avertir et de relayer les informations dont nous disposons pour chasser au plus vite toute violence de nos esprits.

La fessée, un acte anodin ?

Commençons par déconstruire un mythe qui perdure dans notre pays. Certains s’imaginent encore qu’une fessée, ou toute autre « petite » violence faites à son enfant est assez anodine. Certains pensent même que la fessée reste une bonne manière d’éduquer son enfant… Pour avoir bien étudié la question, je suis en mesure de vous l’affirmer sans l’ombre d’un doute : il n’y a rien de plus faux.

Je ne vais pas vous mentir, il est vrai que la fessée est très efficace pour avoir des enfants obéissants… mais à quel prix ? Mensonge, peur, souffrance, faux-semblants… Cela n’en vaudra jamais la peine. Vouloir des enfants qui obéissent c’est vouloir des enfants soumis. Ne serait-il pas plus sain de vouloir des enfants respectueux et qui coopèrent ? Vous pouvez visionner ma vidéo « Message à tous les parents qui veulent des enfants obéissants » pour compléter ce sujet.
Les études le montrent, la fessée a de nombreuses conséquences négatives sur les enfants. Cela les rend beaucoup plus anxieux, beaucoup plus agités, ou à l’inverse très effacés, et complètement coupés de leurs émotions. À l’adolescence, l’enfant ayant subi des fessées aura tendance à se conduire de façon plus dangereuse ou rebelle, et à retourner cette violence contre lui-même de différentes manières : boulimie, anorexie, conduites à risques, échec scolaire…

De plus, comme on lui aura enseigné la violence, il est fort probable qu’il la retourne contre ses parents qui se demanderont alors comment ils en sont arrivés là sans voir qu’ils ont eux-mêmes transmis un mauvais modèle.

Si vous n’êtes toujours pas convaincus, je vous invite à regarder la vidéo dans laquelle je reviens sur mon expérience personnelle. Elle pourra, je le pense, vous aider à voir les choses avec davantage de lucidité.  

Des parents démunis

Je vous le répète encore une fois : je ne me permettrai jamais de juger les parents qui ont encore le réflexe de fesser leur enfant. C’est une triste habitude qui remonte à la nuit des temps. Le plus souvent, les parents qui pratiquent encore la fessée n’ont pas conscience des conséquences de leur acte, et se trouvent simplement démunis face à un enfant désobéissant. Ils ont eux-mêmes été battus dans leur enfance et n’ayant pas remis en cause ce modèle familial, ils le reproduisent convaincus que c’est une méthode efficace.

Pour ces parents, le schéma est toujours le même. Ils se sentent frustrés devant l’enfant turbulent, et très vite, l’émotion prend le dessus. Il n’y a alors dans leur esprit qu’une issue pour s’en libérer : la violence. Inutile de leur en vouloir. Ce comportement n’est pas le leur. Il leur a été inculqué contre leur gré. Ils ne font généralement que reproduire le modèle de leurs parents, qui eux-mêmes le tenaient des leurs…

Comment se passer de la fessée ?

Si cela est votre cas, sachez qu’il est toujours possible de mettre un terme à la violence. Bien sûr, cela ne se fera pas en un claquement de doigts. Mais avec la bonne vision des choses et les bons comportements, tout le monde est capable de sortir de cette spirale néfaste ! N’en doutez pas, il y aura toujours d’autres moyens d’obtenir la coopération et le respect de votre enfant. Sur mes pages et lors de nos rencontres, je partage avec vous des tas de conseils qui vous aideront à y parvenir. N’hésitez pas à nous rejoindre ! Vous pouvez aussi lire les articles suivants : « Comment obtenir l’aide de ses enfants sans crier » – « Comment ne plus s’énerver et garder son calme » – « Peut-on vraiment se passer de crier ou de frapper notre enfant » – « Gérer les colères et garder son calme » – « Sans punir ou lever le ton, comment faire »…

Je veux être le porte-étendard de la tendresse, de la compréhension,  de la bienveillance et de la paix.
Voici un premier conseil pour vous aider sur ce chemin. Lorsque la colère monte en vous, commencez simplement par prendre conscience que toute cette violence ne vous appartient pas. Elle n’est qu’une violence étrangère, qui vient de votre passé… Vous n’êtes pas obligé d’y répondre par des mots ou des gestes ! En l’observant simplement, vous avez le pouvoir de faire un pas de côté, et de dire « Non ». Non, je refuse de passer le flambeau de cette violence qui brûle depuis trop longtemps. Non, je refuse de transmettre cette violence à mon enfant. Non, je refuse que mon enfant souffre, comme j’ai souffert et souffre encore chaque jour de toute cette violence. Je veux être le porte-étendard de la tendresse, de la compréhension,  de la bienveillance et de la paix.

Non, la fessée ne sera jamais une réponse appropriée aux mauvais comportements de son enfant. Elle ne sera jamais anodine, et elle aura toujours des conséquences négatives sur son développement. Il ne faut pas pour autant en vouloir aux parents qui ont encore ce genre de pratique. Ils sont simplement démunis, et ne font que répéter des schémas néfastes qu’ils ont eux-mêmes subis étant enfants. Ensemble, profitons de la nouvelle loi qui sera bientôt signée pour sortir de cette spirale de la violence, et pour partager des méthodes d’éducation positives, et réellement efficaces.

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