Aider mon enfant à avoir confiance en lui

Nous souhaitons toujours le meilleur pour nos enfants. Souffrant parfois nous-mêmes d’une mauvaise estime de nous, nous ne voulons pas transmettre ce « virus » à nos enfants. Mais qu’est-ce qui fait qu’au final, certains enfants seront plus à l’aise que d’autres dans leur vie et dans leur relation avec les autres ? Comment, nous parents, pouvons-nous les aider à acquérir confiance en eux ? 

Les premiers moments de vie

Nous avons été élevés dans la peur et nous faisons de même avec nos enfants. Nous avons peur pour eux en permanence. Comment leur donner confiance dans ces conditions ? Vous pouvez aussi lire mon article « La confiance en soi et en la vie ».

Comment donner confiance à un enfant quand nous avons nous-mêmes si peu confiance en la vie ?
Dès leur conception, nous avons peur de ne pas avoir d’enfant, de faire une fausse couche, d’avoir mal, de ne pas être à la hauteur… Et puis l’enfant nait, et nous avons peur qu’il soit malade, qu’il ne grossisse pas assez, qu’il ne mange pas à sa faim, qu’il ait froid, qu’il ait soif… L’enfant grandit et nous avons peur qu’il se fasse mal, qu’il tombe, qu’il n’ait pas d’amis, qu’il soit trop gros, trop petit, qu’il ait des mauvaises notes, qu’il se trompe, qu’il soit harcelé, qu’il échoue, qu’il ne réussisse pas sa vie, qu’il divorce, qu’il tombe sur la mauvaise personne, qu’il fasse de mauvaises rencontres, qu’il perde son emploi, qu’il manque d’argent…

Notre vie durant, nous cultivons des peurs et nous les transmettons. Comment donner confiance à un enfant quand nous avons nous-mêmes si peu confiance en la vie ? Lire l’article « Apprendre à ne pas s’inquiéter »

Dès l’enfance, un enfant est en confiance lorsqu’il se sent en sécurité que ses besoins soient respectés et comblée dès son plus jeune âge et pas seulement les besoins de sommeil, de soins et de nourriture. Un enfant a tout autant besoin d’attention, d’amour, de câlins, de compréhension…

Son besoin d’écoute et de respect sera satisfait lorsque ses parents sauront accueillir sans jugement toutes ses émotions. Or, rares sont les parents qui savent accepter et accueillir la tristesse, la colère ou les peurs de leurs enfants avec bienveillance. L’article « Comment gérer les crises et accueillir les émotions de nos enfants » sera un complément idéal à cet article.

L’enfant qui ressent le malaise ou le mécontentement de ses parents face à ses pleurs, ses cris, ses hurlements, ne sera pas rassuré et pourra développer un manque de confiance.

Ainsi, le manque de confiance débute dès le plus jeune âge, car, n’ayant pas nous-mêmes appris à accueillir nos émotions nous ne sommes pas qualifiés pour cette transmission. Le manque d’affirmation et la difficulté à savoir dire non résultent d’un manque d’écoute de nos besoins et d’acceptation de nos émotions dans l’enfance.

L’activité physique et l’autonomie

Nous pensons bien souvent aider nos enfants en les asseyant avant même qu’ils ne puissent s’assoir eux-mêmes, ou encore en les faisant marcher en les tenant par les mains. Notre société regorge d’accessoires tout à fait inutiles et préjudiciables au développement moteur de nos enfants. Les catalogues de puériculture nous font croire que notre vie sera facilitée si nous investissons dans des bretelles de marche ou encore dans un trotteur, un transat, un coussin de maintien assis…

En fait, en agissant ainsi, nous retardons leur motricité, nous les rendons dépendants de nous puisque nous leur transmettons inconsciemment comme message qu’ils ne peuvent pas faire sans. Or, un enfant qui maîtrise le « quatre pattes » va finir par s’assoir tout seul et non l’inverse. De même, un enfant qui parviendra à se mettre debout tout seul va un jour, se lancer pour marcher sans aide. Il intégrera dès tout petit, grâce à la motricité libre, qu’il peut faire en développant ses propres ressources. Rien ne sert de culpabiliser (lire l’article sur la culpabilité) si ce n’est pas ce que vous avez fait. Il n’est jamais trop tard pour désapprendre comme pour apprendre. Si votre enfant est encore jeune, vous pouvez décider de le laisser se débrouiller seul en évitant de l’aider même s’il vous le demande. Encouragez-le et sachez doser l’effort en fonction de son âge et pas de ce que vous le pensez capable de faire ou pas. Ne craignez pas de le voir escalader un arbre,  de vouloir se mettre debout sur sa chaise ou de se laver seul. Soyez prêt de lui pour intervenir s’il devait tomber et si la peur est trop forte, exprimez-la ! Retenez-vous de dire « tu vas tomber », mais « comment vas-tu faire pour éviter de tomber ? » En évoquant le danger sans le redouter, vous lui permettez de l’intégrer et d’anticiper la chute. Et s’il devait tomber, consolez-le, mais ne lui dites pas : « j’en étais sûr ou tu es trop petit pour grimper à un arbre. » Dites-lui : « La prochaine fois, tu seras plus prudent. » Une chute offre l’occasion à un enfant de comprendre le danger, de prendre conscience de son corps et de ses limites sans entacher sa confiance.

Rien n’est jamais irrattrapable, mais autant commencer du bon pied !

Les jours où nous ne sommes pas trop pressés par le temps, nous pouvons laisser nos enfants se déshabiller, s’habiller et mettre leurs chaussures seules par exemple. À un certain âge, ils veulent forcément apprendre à faire seuls (mais pas forcément tous les jours, c’est là tout le problème !) À nous de respecter leur rythme, leurs progrès, mais aussi leurs régressions et d’éviter les paroles qui peuvent blesser : « hier tu l’as bien fait tout seul, tu te moques de moi » ou encore « maintenant tu es grand, tu te débrouilles ». Nous envoyons alors un message à l’enfant selon lequel aider n’est pas naturel et plaisant. Nous ne l’encourageons pas à nous aider quand nous en aurons besoin. Nous lui indiquons également que c’est une corvée de lacer des chaussures ou de mettre la table, corvée pour nous et pour lui plus tard. « En plus, à quoi bon grandir, puisque si je montre que je peux faire seul une fois, mes parents ne veulent plus m’aider ensuite ? »

Nous pouvons veiller à ne pas répondre trop vite aux sollicitations de nos enfants. S’ils en ont marre d’attendre et s’ils savent qu’ils ne seront pas servis tout de suite, ils préféreront se débrouiller seuls. Nous ne sommes pas obligés d’être disponible tout le temps et immédiatement. Nous pouvons être présents sans être immédiatement disponibles.

Surveillons nos paroles

Si nous faisons croire à nos bambins que c’est uniquement de leur faute si nous sommes en retard le matin, si nous les grondons lorsqu’il renverse quelque chose, si nous les jugeons, il y a toutes les chances pour que l’enfant l’intègre comme une vérité. Persuadés qu’ils sont maladroits, nos enfants n’oseront plus agir, ni même essayer de crainte d’être réprimandés et c’est le cercle vicieux. Moins ils entraîneront leur motricité, moins ils seront habiles et plus ce sera difficile pour nous d’être patients et de les laisser faire.

Trop de compliments adressés à l’encontre de nos enfants peuvent également avoir un effet pervers puisque l’enfant s’attend à effectuer quelque chose dans l’objectif d’obtenir un compliment. Il n’est donc plus content de lui devient dépendant du contentement de ses parents et plus tard de la maitresse, du patron…

S’il n’obtient pas la reconnaissance, il perd toute motivation ou se remet en cause. « Tiens maman ne m’a rien dit, c’est que ce n’est peut-être pas bien fait ou que ça n’avait pas d’intérêt ? »

« Il est beau mon dessin ? » Pour détacher les enfants de leur dépendance du regard des autres et surtout de notre avis, nous pouvons essayer d’être seulement attentifs et réellement présents à leur question et décrire objectivement ce que nous voyons (couleurs, formes). En lui retournant sa question, nous l’aidons à combler lui-même son besoin de reconnaissance ou de valorisation l : « Et toi, tu le trouves comment ton dessin ? »

A la place de dire « tu as encore laissé tes chaussettes traîner !», nous pouvons lui dire « tiens, tes chaussettes sont dans le salon », en gardant le même ton que si nous parlions à des invités.

Moins nous mettons l’accent sur les manques et plus l’enfant coopère et prend confiance en lui.

Les enfants font ce que nous faisons, pas ce que nous disons.

« Les enfants de mes voisins sont régulièrement réprimandés, voire brusqués. Pourtant, ils manifestent une plus grande confiance en eux par rapport aux miens qui restent définitivement timides, voire soumis aux ordres des autres. »

Si nos enfants nous voient hésitants, timides et mal à l’aise dans notre corps, nous pourrons tenir tous les discours du monde, il y a toutes les chances pour que nos enfants reproduisent à l’identique nos comportements. Le meilleur service que nous puissions leur rendre est de travailler notre propre confiance.

À nous de montrer l’exemple. Si nous n’osons pas demander l’heure dans la rue, notre enfant risque de reproduire notre comportement. Si nous préférons critiquer nos amis dans la voiture sur la route du retour plutôt que d’avouer à nos amis qu’une de leurs paroles nous a blessées, nous incitons sans le savoir nos enfants à faire de même.

Et si le manque de confiance de notre petit deuxième nous inquiète particulièrement, c’est peut-être parce qu’il nous renvoie notre propre malaise. Nos enfants sont des miroirs et les  meilleurs professeurs dans la satisfaction de nos propres besoins. En touchant en nous des zones sensibles, ils nous poussent à nous dépasser à oser regarder ce qui cloche et à le transformer afin de les aider à devenir un jour confiant en eux et en la vie.

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